vendredi 30 septembre 2016

L'étrange carbaret des fées désenchantées par Hélène Larbaigt

vendredi 30 septembre 2016
Résumé : Grouillant et grinçant, tel un concert de voix dissonantes, il s’avance.
L’Étrange Cabaret, le cirque des curiosités, le spectacle de monstres chimériques, le music-hall des fées désenchantées.

Oserez-vous franchir ses lourdes tentures pourpres pour assister au plus dangereux et délicieux des spectacles ?
Voyagez avec les fées de la Belle Époque, dans les cités du Vieux et du Nouveau Monde, mais méfiez-vous, le Cabaret recèle des secrets qui vous envoûteront… Que s’est-il passé dans la loge 633 que l’on dit hantée, où une fée fut assassinée ? Que cherche réellement Morte Vanité, elle qui fait errer le Cabaret à travers le monde entier ?


Titre : L’étrange cabaret des fées désenchantées
Auteur : Hélène Larbaigt

Édition : Mnémos Ourobores



Aujourd’hui, je vous propose de plonger dans l’univers de l’étrange cabaret… des fées désenchantées d’Hélène Larbaigt.

Ce livre n’est pas un roman. Ce livre n’est pas un simple recueil. Cet ouvrage est une ouverture sur un monde, celui d’un étrange cabaret où des fées se produisent le soir. Certaines sont issues de la culture russe, d’autres de la mythologie égyptienne, mais toutes ont une personnalité bien trempée, que l’on découvre au fil de textes accompagnant de superbes illustrations. J’adore ce style même si je ne suis pas une experte.

Je suis tombée amoureuse des dessins dès que j’ai ouvert ce livre. Les histoires m’ont emportée les unes après les autres. J’ai souri face à certaines illustrations. J’ai apprécié le fil rouge (ou les fils rouges) courant tout au long des textes. Désenchantées est le mot qui convient même si certaines réussissent à réenchanter leur univers tandis que certaines s’efforcent d’y parvenir.

Cet ouvrage est un bijou de poésie. Il est beau. Si je pouvais le mettre sous vitrine, je le ferais sauf que je ne pourrais plus profiter des illustrations et des textes l’accompagnant. Mon seul petit bémol bémol est une lettre manuscrite dont l’écriture minuscule m’abîme les yeux… Mais ce n’est pas grave, une loupe, et hop ! Ce bémol est pardonné.

Alors si votre route croise celui de l’étrange cabaret, n’hésitez pas une seule seconde. Pénétrez à l’intérieur pour découvrir un univers riche en émotions dont on ne voudrait jamais ressortir ! Je m’y plonge encore régulièrement et la magie opère toujours.

Et si vous souhaitez avoir un aperçu des illustrations et du talent d’Hélène Larbaigt, n’hésitez pas à jeter un œil à la galerie de l’étrange cabaret !




Verdict : Une pépite


Ce livre rentre dans le challenge :


jeudi 29 septembre 2016

Psyché par Damien Eleonori

jeudi 29 septembre 2016
Résumé : Paris, 21 décembre 2012.
Sur le toit d'un hôpital parisien, Léo Liberati laisse son regard se perdre sur la capitale illuminée.
Tant de choses se sont passées en trois jours. Il monte sur le parapet et étend les bras. Son dernier regard est attiré par le cadran de l’horloge trônant sur l’église du quartier de Petit-Montrouge.
4h44.
Finalement tout était écrit depuis longtemps, il lève les yeux et, tel un ange, s’envole vers les cieux avant de retomber, entrainant l’humanité avec lui.

Et si la fin du monde avait bien eu lieu, sans qu'aucun être humain ne s'en rende compte ?

Titre : Psyché
Auteur : Damien Eleonori

Edition : Auto-Edité



Aujourd’hui, je vais vous parler auto-édition avec le livre Psyché écrit par Damien Eleonori. Pour la petite histoire, ce fut une bonne surprise au milieu de lectures plutôt maussades à l’époque en auto-édition. Alors, oui, je vais vous dire du bien de Psyché.

Psyché est un thriller fantastique dont le thème est convenu. Néanmoins, l’auteur parvient à s’en emparer pour en donner sa propre version, ce qui est une excellente chose. J’aime beaucoup l’idée de commencer le roman par un chapitre sobrement nommé : « Fin. » Cela met tout de suite dans l’ambiance. D’ailleurs, Psyché ressemble à un puzzle dont les morceaux se rassemblent au fil de l’intrigue. Du coup, certains passages paraissent plus confus que les autres. Ce n’est donc pas parfaitement maîtrisé, mais ça l’est assez pour que Psyché reste agréable à lire.

Je dois aussi reconnaître que si j’ai aimé le fait que l’auteur se réapproprie la religion pour la modeler de manière intéressante, une chose m’a fait légèrement tiquer. Je trouvais que c’était un peu facile tout en me sentant aigrie de penser qu’un tel sentiment ne pouvait pas tant de pouvoir. (Quoique sur d’autres ouvrages, j’y crois totalement) Le truc, c’est que l’auteur m’a fait changer d’avis lorsqu’à la fin du roman il donne une signification au titre de son livre. Là, j’ai dit oui.

Dans Psyché, j’ai apprécié beaucoup de choses. J’ai aimé le traitement de l’intrigue, le sujet et la plume de l’auteur. Alors, certes, c’est un peu confus par moment, ça manque parfois de profondeur… Mais qu’est-ce que c’est prometteur ! Si les prochains sont aussi travaillés, voire davantage, je me les achète les yeux fermés. Bref, je conseille Psyché !



Verdict : A découvrir

jeudi 22 septembre 2016

Kallocaïne par Karin Boye

jeudi 22 septembre 2016
Résumé : Dans une société où la surveillance de tous, sous l il vigilant de la police, est l affaire de chacun, le chimiste Leo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l État Mondial l outil de contrôle total qui lui manquait. En privant l individu de son dernier jardin secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté que continuent d entretenir de rares citoyens. Elle permettra également à son inventeur de surmonter, au prix d un viol psychique, une crise personnelle qui lui fera remettre en cause nombre de ses certitudes. Et si la mystérieuse cité fondée sur la confiance à laquelle aspirent les derniers résistants n était pas qu un rêve ?

Titre : Kallocaïne
Auteur : Karin Boye

Édition : Hélios



Aujourd’hui je me penche sur le cas Kallocaïne écrit par Karin Boye. Je replonge dans les méandres de la science-fiction avec une dystopie dans la lignée de 1984.

Alors oui, Kallocaïne n’est pas un ouvrage, qui respire le bonheur. Son narrateur est l’inventeur d’une drogue révolutionnaire qu’il va appeler Kallocaïne. Que fait donc cette mystérieuse drogue ? Oh pas grand-chose, elle se contente juste d’aider les gens à révéler leurs pensées les plus intimes, celles qu’ils n’oseraient même pas avouer à leurs proches. Enthousiasmé par sa découverte, soucieux d’être apprécié, le narrateur va donc tenter de convaincre le gouvernement du bien-fondé de sa recherche. Il va alors se heurter à son contrôleur-en-chef, qui va essayer de lui expliquer, que tout le monde a quelque chose à cacher et qu’il faut préserver. Ce sage conseil sera-t-il écouté ? Ou le narrateur va-t-il poursuivre son objectif pour accentuer le pouvoir de surveillance (déjà très important) du gouvernement sur ses citoyens ?

Avec Kallocaïne, j’ai été plongé dans un univers oppressant. Son narrateur était intéressant à suivre. Ce n’est clairement pas un héros. Il n’est pas spécialement sympathique, il devient imbuvable avec son incessante quête de reconnaissance. Pour parvenir à être accepté comme un bon citoyen, il n’hésite pas à fournir au gouvernement de quoi violer psychologiquement les individus. Il ira même jusqu’à s’en servir à des intérêts privés, ce qui a achevé toute compassion ou pitié que je pouvais éprouver à son égard.

Karin Boye dresse donc le portrait peu glorieux d’un être humain, qui va fournir à son gouvernement oppressif de quoi l’aider à lutter contre ses ennemis. Sauf que ce n’est pas aussi simple. Avec le narrateur, nous découvrons les limites de sa drogue, le danger qu’elle va représenter, car elle révèle les pensées intimes de tous les individus. Elle ne fait pas de distinction de classes. Résultat, elle va réussir à fragiliser les autorités en dévoilant qu’eux aussi peuvent éprouver des réflexions contre l’état qu’ils sont censés servir. Comme le dit si bien Rissen, peut-on vraiment avoir une conscience irréprochable passé un certain âge ?

En conclusion, Kallocaïne est une dystopie glaçante, qui n’a pas pris une ride et qui demeure d’actualité dans une société où la question de la surveillance se pose. J’en recommande donc sa lecture à toute personne susceptible de vouloir réfléchir sur le sujet.


Verdict : Indispensable


Ce livre rentre dans le challenge :



mercredi 21 septembre 2016

Lecture Commune : Sang-de-Lune par Charlotte Bousquet

mercredi 21 septembre 2016
Résumé : Alta. Une cité où les femmes sont soumises à l’autorité des fils-du-soleil. Gia, comme toutes les sang-de-lune, doit docilement se plier aux règles édictées par le conseil des Sept, sous peine de réclusion, ou pire, de mort. Impossible d’échapper au joug de cette société où règne la terreur. Pourtant, le jour où sa petite soeur Arienn découvre la carte d’un monde inconnu, les deux jeunes filles se prennent à rêver à une possible liberté. Mais ce rêve est bientôt menacé par l’annonce du mariage de Gia. Le temps presse, elles doivent fuir. Or, pour atteindre ce monde mystérieux qui cristallise leurs espoirs, toutes deux doivent traverser les Régions Libres, un territoire effrayant où cohabitent hordes barbares et créatures monstrueuses, issues de la matière même de l’obscurité.

Titre : Sang-de-Lune
Auteur : Charlotte Bousquet
Edition : Gulf Stream

Evy : 
Sang-de-Lune est une lecture qui m'a profondément touchée. Elle véhicule un puissant message d'amour, de liberté et de combat pour l'émancipation de la femme. C'est fort, à tel point que l'on n'en ressort pas indemne. Charlotte Bousquet et Gulf Stream ont misé très haut avec cette publication, et je les remercie pour le partage de cette perle qui devrait passer entre toutes les mains. L'auteur met sous les projecteurs de véritables problèmes de sociétés, mais aussi de belles victoires et de la tolérance entre des personnes totalement différentes. Je suis conquise, même si j'ai souffert.

Quelques points clés : 

  • Un amour inconditionnel entre deux sœurs,
  • Une remise en question permanente de "sa place donnée dans le monde" pour Arienn et Gia,
  • Un combat pour la liberté de la femme dans une société où elle est perçue comme le "mal",
  • Des rebondissements et beaucoup d'émotions (les larmes me sont montées à plusieurs reprises).


Jupsy :

Sang-de-Lune est une claque littéraire. Il dresse un portrait glaçant de la condition féminine dans un univers dystopique, qui n’est guère éloigné du nôtre. Au travers du regard de Gia, une jeune adolescente, Charlotte Bousquet met en lumière l’absence de liberté des femmes, leurs conditions de vie inacceptables et la manière dont la société s’organise pour les convaincre que se rebeller ne servirait à rien. Cela donne des scènes très dures, qui m’ont fait grincer des dents, mais aussi pleurer par moments. Le tout est prenant. J’ai eu beaucoup de mal à ne pas le dévorer, à essayer de garder une progression proche de celle d’Evy afin que nous puissions commenter ensemble. Je dois l’avouer, je l’ai quand même terminé avant elle, incapable d’attendre, soucieuse de savoir si un bonheur était possible pour ses deux sœurs.

Sang-de-Lune est classé en littérature jeunesse. J’apprécie ce fait-là, car Sang-de-Lune est un ouvrage qui ne prend pas les adolescents pour des idiots (oui ça m’arrive d’avoir l’impression que certains romans oublient que réfléchir est à leur portée). Il peut leur offrir l’occasion de s’interroger sur la condition féminine, qui n’est pas forcément plus glorieuse dans notre monde réel. D’ailleurs même si ce livre est classé en jeunesse, je pense que les adultes peuvent aussi jeter un coup d’œil. Il en vaut clairement la peine, parole de future trentenaire !

Et mon verdict est simple. Indispensable ! (et je vous conseille d’aller lire l’autre roman de Charlotte Bousquet dans la collection où il est question de la condition féminine lors de la Première Guerre mondiale.)
 


mardi 20 septembre 2016

Le Couloir des âmes, tome 2 : La vengeance de Claire par Julie Jkr

mardi 20 septembre 2016

Résumé : Claire est désormais prisonnière de son père, le sorcier Marshall, dans le couloir des âmes. Elle découvre qu'elle n'est pas la seule à y errer en attendant une mort affreuse. D'autres femmes complètent cette triste galerie. Au sein de ce harem de l'épouvante, la mage noir espère sans doute trouver sa reproductrice et l'enfanter au plus vite.

Avec la complicité de Camille, une autre captive, Claire envisage de fuir cet endroit maudit pour alerter les autorités et mettre fin aux atrocités du maître des lieux. Mais peut-elle accorder sa confiance à Camille ou bien Marshall, en marionnettiste tout-puissant, la manipule-t-il pour tendre un piège fatal à sa propre fille?



Titre : Le Couloir des âmes, tome 2 : La vengeance de Claire

Auteur : Julie Jkr

Edition : Auto édité




Je suis quelqu’un qui aime bien donner une seconde chance aux ouvrages et aux auteurs. Dans ce but, je me suis donc procuré la Vengeance de Claire, qui est donc la suite du Couloir des âmes, écrite par Julie Jkr.

Par rapport au précédent, la plume est plus assurée. C’est un bon point pour le roman. Pour le reste, on prend les mêmes défauts et on les accentue dans certains cas. Je pense notamment aux personnages dont les réflexions contradictoires rendent leurs décisions en plus incohérentes. Alors qu’il prétend devoir se méfier de Claire, Marshall ne cherche jamais à l’enfermer. Bon s’il le faisait, l’histoire n’aurait sans doute pas lieu.

Sauf que si. L’histoire avait un potentiel avec les intrigues d’Eloïse, de Simon, mais aussi d’une autre demoiselle à l’apparition trop tardive. Hélas, l’auteur ne leur offre pas l’occasion de briller puisqu’elle se concentre sur Claire. Le souci est que Claire est clairement LE maillon faible de toute cette histoire. Elle prend des décisions qui sont plus mauvaises les unes que les autres. J’avoue dans la dernière ligne droite, j’ai éprouvé une certaine joie face à un rebondissement précis. J’ai cru que l’auteur allait achever son roman là-dessus, sur une bonne note.

Mais non. Ce n’est pas la fin. Un ultime chapitre est venu briser tous mes espoirs. Pourquoi finir ici ? Pourquoi me donner l’impression d’avoir lu toutes ses pages pour rien ? J’ai eu la sensation que le voyage était totalement renié, qu’il n’avait servi à rien. En plus, la tradition veut qu’une fin reste ouverte en fantastique. Mais là, non, l’auteur clôt le chapitre.

Quoique, si j’essaie de relativiser un peu, je me dis qu'une histoire annexe à cette intrigue pourrait naître sans Claire, qui est le gros point faible de cette histoire. Peut-être alors qu’enfin, je verrais tout le potentiel s’exploiter chez l’auteur ?

Dans tous les cas, c’est encore un rendez-vous manqué avec Julie Jkr. Néanmoins, je le reconnais, il y a eu une amélioration au niveau de sa plume et je suis arrivée à m’attacher à un personnage. Bon, c’est peut-être parce que Marshall était là pour ennuyer ma bête noire : Claire. Je ne vous conseillerai pas ce roman. Peut-être le prochain ? 


Verdict : A éviter

lundi 19 septembre 2016

Je râle #3 : Les fins

lundi 19 septembre 2016

Aujourd’hui, j’ai envie de râler…

Sur la fin. Celle des livres.

Conclure une histoire est un exercice difficile pour l’auteur. Je le conçois parfaitement. Néanmoins, en tant que lectrice, je ne peux m’empêcher de grincer les dents face à la chute de certains romans. Il m’arrive aussi d’avoir l’impression de m’être légèrement fait arnaquer par l’auteur.

Je pense à toutes ces histoires où le voyage n’a servi à rien… ou pire à ces intrigues qui vous informent que la chute n’était qu’un rêve.



(Pardon, c'était trop tentant) 



Juste un rêve. Rien n’est arrivé. Rien. Au mieux, ce n’était qu’un avertissement

Alors ça peut passer quand l’auteur laisse des indices au fil de l’intrigue. Ou qu’il laisse un léger doute subsister à la toute fin de l’ouvrage.

Mais quand il n’y a rien, pas le moindre sous-entendu, j’ai juste l’impression d’avoir été menée en bateau. Du coup, je me mets à râler toute seule dans mon coin et à maudire l’auteur sur dix générations au minimum.

Après je me calme, je pardonne, mais sur le coup est la pilule amère. D’ailleurs, je dois encore la digérer…

Enfin au moins l’histoire a une fin, ce qui n’est pas toujours le cas. Non je ne pense pas à Serge Brussolo… Quoique... *va pleurer la fin d'une histoire qu'elle n'aura jamais.*
 


dimanche 18 septembre 2016

Rivage des Intouchables par Francis Berthelot

dimanche 18 septembre 2016
Résumé : Sur Erda-Rann, planète où la mer a sa volonté propre et, sous le nom de Loumka, fait figure d'inconscient collectif, il y a plusieurs façons d'être intouchable. Être un Gurde, par exemple, un natif du désert au corps couvert d'écailles. Et rencontrer un Yrvène, habitant des eaux à la muqueuse pigmentée. Car la guerre entre les races a beau être finie, la Loi d'Instinct interdit tout contact.

Devenir transvers alors ? S'exposer à l'opprobre universel en favorisant, au fil de nouvelles rencontres, l'osmose entre écailles et pigments ? C'est alors risquer une autre façon d'être intouchable : tomber malade, donner voie aux pulsions de mort que l'on se cache à soi-même, mais qui n'échappent pas à la Loumka...

Titre : Rivage des intouchables
Auteur: Francis Berthelot

Édition : Folio SF



Pour commencer cette chronique, je tiens à remercier Cindy Van Wilder, l’auteur des Outrepasseurs, qui a conseillé la lecture de ce roman. Sans elle, je serais passée à côté de cette perle…

Car oui, ce livre est une petite perle. Rivage des intouchables est un hymne à la tolérance. Il est aussi une métaphore de notre société actuelle. Il raconte l’histoire de deux peuples, qui se sont déchirés lors d’une guerre avant que la paix ne surgisse. Pourtant cela ne suffit pas à les réunir. Les discriminations demeurent. Le contact est interdit. Il ne faut pas se toucher. Sous aucun prétexte…

Certains vont faire le choix de transgresser la règle. Ils vont se toucher. Ils iront même plus loin apprenant à se connaître par-delà des apparences, n’hésitant pas à mêler les cultures pour en faire une nouvelle. Oh bien sûr, ça ne se fera pas sans mal puisqu’une épreuve va les attendre au détour du chemin. La maladie va s’inviter dans la danse, mais suffira-t-elle à les inciter à faire amende honorable auprès d’une opinion générale qui les montre du doigt ? Renonceront-ils à s’unir malgré leurs différences ?

Dans ce livre, l’auteur rend hommage à l’amitié, l’amour, mais aussi la tolérance. Avec justesse, il dévoile le combat difficile que les personnes vont mener, les sacrifices qu’ils vont devoir faire pour parvenir à s’aimer et se toucher. C’est dur, terriblement dur dans la dernière partie du roman, quand la maladie entre en scène. Puis vient la fin, une superbe fin. J’ai été séduite par la plume de l’auteur, la poésie dans ses mots et son écriture très visuelle. J’ai adoré le personnage de Léonore, j’ai aimé ceux d’Arthur et Cassiãn. Je retiens également le chemin parcouru par la mère d’Arthur au fil du roman. Pour tout ça, pour sa profondeur, je pardonne les quelques longueurs présentes.

Ce livre me rappelle pourquoi j'ai une préférence particulière pour la science-fiction. Elle ne s'utilise pas uniquement à imaginer notre futur. Elle permet aussi de transposer les problèmes actuels de notre société dans d’autres univers afin de mieux les dénoncer. Ici, l’auteur s’en sert pour parler de l’homosexualité et du SIDA. Néanmoins, cette histoire peut également trouver écho dans les combats que l’on mène contre différentes discriminations.

Pour conclure, je dirais que Rivage des intouchables est un roman profond, juste et qui ne devrait pas laisser indifférent. Pour moi, il rentre dans la catégorie de ces livres que l’on devrait lire une fois dans notre vie. Alors si vous en avez l’occasion, prenez le temps de le découvrir. 


Verdict : Indispensable 


Ce livre rentre dans le challenge :

vendredi 16 septembre 2016

Haig, tome 2: Les guerriers perdus par Thierry Poncet

vendredi 16 septembre 2016
Résumé :
La belle Vanda nous l'avait mis profond. Elle avait fait exploser la mine d'or, mis le feu à notre campement et s'était enfuie avec l'argent. Le grand Carlo nous a fait promettre de la retrouver et de nous venger. Tous les sept, on a juré. Et je vais vous dire un truc : on n'aurait pas dû. Parce que des États-Unis à l'Afrique, des Balkans au Mexique, il nous a coûté salement cher, le serment !

Titre : Haig, tome 2: Les guerriers perdus
Auteur : Thierry Poncet
Édition : Taurnada Éditions

***

C'est un véritable plaisir de retrouver Haig dans l'une de ses aventures dont seul Thierry Poncet a le secret. Je remercie les éditions Taurnada pour cette lecture qui m'a fait frissonner et voyager !

Comme pour le premier opus, cette histoire est particulière par son aspect aventure très ancrée dans la réalité. Attention, on parle tout de même de gros durs qui n'ont peur de rien et surtout pas du danger. Haig est sans doute le personnage pour lequel j'ai le plus de sympathie. Contrairement au tome précédent, je ne me suis pas attachée aux autres. Ce que j'aime particulièrement chez Haig, c'est son franc-parler, sans que cela devienne pour autant vulgaire.

Cette fois, il est question de vengeance pour notre aventurier. Une ancienne associée s'est enfuie avec un très beau magot et en a profité pour réduire en cendre les affaires de la petite troupe de malfrats. Ce jour-là, ils jurèrent de se venger d'elle. Plusieurs années plus tard, le moment est enfin venu, sauf que la belle ne compte pas se laisser descendre aussi facilement !

On rejoint Haig dans sa vengeance pour : 
  • Une intrigue aux petits oignons. Vraiment, c'est juste incroyable. L'auteur arrive à faire vivre son personnage à tel point que je suis persuadée qu'un Haig fait son petit business en ce moment même dans notre monde.
  • Un rythme soutenu, mais parfaitement dosé. L’enchaînement des scènes est parfaite, je ne me suis jamais égarée en chemin - contrairement à ce pauvre Haig.
  • Notre intérêt fait surface dès les premières pages et impossible de délaisser ce livre. Honnêtement, j'avais tellement envie de poursuivre la traque et d'en connaître la fin. Je voulais qu'ils parviennent à attraper cette maudite Vanda !
  • Des paysages à couper le souffle ! On voyage dans des pays dont je ne connaissais que le nom. Certes, ils sont souvent hostiles, mais ça reste un beau road-trip de vengeance.
  • Un Haig charismatique que l'on prend rapidement en sympathie.


On reste bien au chaud sous sa couette parce que :

  • En fait, c'est beaucoup trop dangereux pour moi ! Haig, je t'aime bien, mais je préfère t'attendre en Irlande. Si tu me cherches, je suis sur le canapé avec un bon bouquin. Tu ne m'en veux pas ?
Verdict : Faites votre sac, on part !

lundi 5 septembre 2016

Lilith tome 1 : l'héritière de Morgana par Alex Tremm

lundi 5 septembre 2016
Résumé : Que feriez-vous si un beau matin, vous appreniez que votre nom n’est pas celui que vous portez, que vous êtes en fait une puissante enchanteresse à la tête d’un riche et respecté clan de sorciers… Et qu’une simple bévue pouvait faire apparaître le mage Merlin et le roi Arthur en notre siècle ? Après que notre pire cauchemar se soit réalisé ?Alors, agiriez-vous comme Lilith ?

Titre : Lilith, tome I : L'héritière de Morgana
Auteur : Alex Tremm
Edition : Loud


***


Aujourd’hui, je m’intéresse à l’héritière de Morgana, premier tome de Lilith, une saga signée Alex Tremm et disponible aux éditions Loud.

Autant le dire de suite, mon avis n’est pas bon. J’ai pourtant tenu à lire de bout en bout avec l’espoir que les choses iraient en s’arrangeant. Cela n’a malheureusement pas été le cas.

Lilith est une histoire écrite dans un style plat où les mots s’alignent sans la moindre magie et parfois avec maladresse. J’ai notamment croisé une phrase trop longue, alourdie par une répétition. Quant au rythme, il est étrangement lent malgré les nombreuses péripéties connues par l’héroïne et ses amis. En fait, cela s’explique par le fait que les événements utiles à faire avancer l’intrigue sont trop rares. Le seul conflit majeur a lieu dans le dernier dixième du roman avec une conclusion que Lilith aurait dû faire bien avant.

En parlant de l’héroïne, je l’ai trouvée totalement instable. Je n’ai d’ailleurs pas compris la décision d’un allié à son sujet alors qu’il avait la preuve que c’était un danger public. Qui plus est, Lilith accepte tous les événements avec un peu trop de facilité. En fait, comme les incidents sont nombreux, les personnages en pâtissent. Résultat, leurs caractères sont confus, voire incohérents par moment.

Quant à l’histoire, elle accumule les clichés, les invraisemblances et ne ressemble plus à grand-chose à la fin. Pourtant l’auteur a de l’imagination, il semble même en avoir un paquet à revendre sauf qu’il a l’air d’avoir du mal à la contrôler. C’est dommage que les idées intéressantes soient noyées dans le fouillis.

En conclusion, si vous croisez la route de Lilith, je vous conseille de passer votre chemin. 


Verdict : A éviter
Encore un Chapitre © 2014