jeudi 22 septembre 2016

Kallocaïne par Karin Boye

jeudi 22 septembre 2016
Résumé : Dans une société où la surveillance de tous, sous l il vigilant de la police, est l affaire de chacun, le chimiste Leo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l État Mondial l outil de contrôle total qui lui manquait. En privant l individu de son dernier jardin secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté que continuent d entretenir de rares citoyens. Elle permettra également à son inventeur de surmonter, au prix d un viol psychique, une crise personnelle qui lui fera remettre en cause nombre de ses certitudes. Et si la mystérieuse cité fondée sur la confiance à laquelle aspirent les derniers résistants n était pas qu un rêve ?

Titre : Kallocaïne
Auteur : Karin Boye

Édition : Hélios



Aujourd’hui je me penche sur le cas Kallocaïne écrit par Karin Boye. Je replonge dans les méandres de la science-fiction avec une dystopie dans la lignée de 1984.

Alors oui, Kallocaïne n’est pas un ouvrage, qui respire le bonheur. Son narrateur est l’inventeur d’une drogue révolutionnaire qu’il va appeler Kallocaïne. Que fait donc cette mystérieuse drogue ? Oh pas grand-chose, elle se contente juste d’aider les gens à révéler leurs pensées les plus intimes, celles qu’ils n’oseraient même pas avouer à leurs proches. Enthousiasmé par sa découverte, soucieux d’être apprécié, le narrateur va donc tenter de convaincre le gouvernement du bien-fondé de sa recherche. Il va alors se heurter à son contrôleur-en-chef, qui va essayer de lui expliquer, que tout le monde a quelque chose à cacher et qu’il faut préserver. Ce sage conseil sera-t-il écouté ? Ou le narrateur va-t-il poursuivre son objectif pour accentuer le pouvoir de surveillance (déjà très important) du gouvernement sur ses citoyens ?

Avec Kallocaïne, j’ai été plongé dans un univers oppressant. Son narrateur était intéressant à suivre. Ce n’est clairement pas un héros. Il n’est pas spécialement sympathique, il devient imbuvable avec son incessante quête de reconnaissance. Pour parvenir à être accepté comme un bon citoyen, il n’hésite pas à fournir au gouvernement de quoi violer psychologiquement les individus. Il ira même jusqu’à s’en servir à des intérêts privés, ce qui a achevé toute compassion ou pitié que je pouvais éprouver à son égard.

Karin Boye dresse donc le portrait peu glorieux d’un être humain, qui va fournir à son gouvernement oppressif de quoi l’aider à lutter contre ses ennemis. Sauf que ce n’est pas aussi simple. Avec le narrateur, nous découvrons les limites de sa drogue, le danger qu’elle va représenter, car elle révèle les pensées intimes de tous les individus. Elle ne fait pas de distinction de classes. Résultat, elle va réussir à fragiliser les autorités en dévoilant qu’eux aussi peuvent éprouver des réflexions contre l’état qu’ils sont censés servir. Comme le dit si bien Rissen, peut-on vraiment avoir une conscience irréprochable passé un certain âge ?

En conclusion, Kallocaïne est une dystopie glaçante, qui n’a pas pris une ride et qui demeure d’actualité dans une société où la question de la surveillance se pose. J’en recommande donc sa lecture à toute personne susceptible de vouloir réfléchir sur le sujet.


Verdict : Indispensable


Ce livre rentre dans le challenge :



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