dimanche 6 mai 2018

Personnage féminin #5 : Claire Randall

dimanche 6 mai 2018
Claire, je l’aime. 

Elle débarque à une autre époque, mais ne se laisse pas démonter. Elle utilise les quelques connaissances acquises par le biais de son époux pour s’en sortir. Elle jure comme un charretier. Elle prend une cuite la veille de son mariage forcé. Elle se retrouve mariée à deux hommes. Elle porte ses deux alliances au même doigt et refuse d’en retirer une. Enfin, elle n’hésite pas à en découdre physiquement avec Jamie lorsque ce dernier ose l’accuser injustement. 

Ce sont ces moments qui me font apprécier Claire parce qu’elle ne va pas se laisser marcher sur les pieds. Oh bien sûr, il va lui arriver de céder face à Jamie, qui mérite quand même des claques, mais elle sait lui tenir tête. Elle l’initie même le jour de leur nuit de noces.

Claire n’est pas une petite chose fragile. Claire est une meneuse. Je dois avouer que je préfère celle des romans. Pourquoi ? Parce que certaines scènes me manquent dans l’adaptation télévisuelle. J’ai cette impression étrange que l’on favorise Jamie au détriment de Claire. D’ailleurs ce que j’aime dans les livres aussi, c’est les changements de point de vue.

Parfois le « je » de Claire laisse place au « il » de Jamie ou à celui de Roger. Il est possible alors de la découvrir sous un autre jour, de voir les failles que son « je » peut nous cacher. Je pense à certaines scènes du sixième ou septième tome — suivant le découpage de l’éditeur — où la fragilité de Claire transparaît, où l’on prend conscience de toute la souffrance qu’elle éprouve à la suite du calvaire qu’elle a vécu.

Finalement, c’est Claire qui me pousse à poursuivre Outlander, Claire qui réussit à ne pas devenir une caricature d’elle-même alors que son autrice ne cesse de l’accabler de malheurs. D’ailleurs, je l’avoue, je rêve que la saga se termine. D’un, elle tire sur la corde. De deux, le viol y est bien trop présent à mon goût.

Et ma plus grande peur reste celle de voir Claire passer du statut de grande dame à celui d’ombre qu’elle ne mérite pas. Ce n’est pas encore le cas et rien ne m’empêche donc de vous inviter à faire sa connaissance en lisant Outlander. Laissez-la-vous séduire et vous démontrez que si elle est la narratrice, ce n’est pas pour rien. Elle porte l’histoire sur ses épaules. N’en déplaise à Jamie que j’ai adoré au départ avant de voir mon avis se nuancer. 


3 commentaires:

  1. J'avais bien aimé la saison 1 de la série, mais sans plus, même si je trouvais Jamie top niveau casting. Je pense me laisser plutôt tenter par les romans un jour. Généralement, je suis comme beaucoup, je préfère les livres aux adaptations.

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  2. J'avais lu le premier tome avec une facilité déconcertante pour voir sa taille. Mais malgré ça, pas mal de choses m'avaient chiffonnée. La redondance des situations dans l'intrigue, l'omniprésence du viol, comme tu le dis, et le personnage de Claire. À la base, il me plaisait beaucoup, un peu comme toi, mais Karzaï déjà trouvé que sur la fin de ce tome, égale était bien plus en retrait et qu'elle acceptait beaucoup de choses qu'elle n'aurait pas dû.

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    1. Ma lecture du premier tome date de plusieurs années, je dois le reconnaître. D'ailleurs le un n'est pas mon préféré. Ce n'est pas celui que je vais relire le plus. Je me souviens d'un passage à la fin, qui m'avait paru assez confus. Encore maintenant, j'ai dû mal à saisir comment Claire est parvenue à aider Jamie.

      Si je n'avais lu que le premier tome, cet article n'existerait pas. Je l'ai écrit parce que j'ai aimé l'évolution du personnage au travers des différentes tomes. A mes yeux Claire s'en sort mieux que Jamie. Elle est faillible, mais j'ai pas le souvenir qu'une de ses actions me restent en travers de la gorge. Par contre Jamie, ce n'est pas la même histoire.

      J'admire aussi la patience de Claire... et j'aime le fait que cette patience vole en éclats parfois et qu'elle n'hésite pas à remettre Jamie à sa place. Elle reste active alors que d'autres amantes et héroïnes de la littérature sont passives, beaucoup trop...

      Dans tous les cas, je comprends parfaitement que certaines choses chiffonnent. Ma lecture du premier tome remonte à dix ans. J'ai adoré cette saga, mais avec le recul, j'ai conscience de certains de ses aspects problématiques et elle n'est clairement plus dans les livres que j'embarquerai sur une île déserte.

      Et merci pour ce commentaire, qui m'a fait papoter mine de rien ! ;)

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