Résumé : Nous sommes au milieu des années
1980, aux Etats-Unis. June est une adolescente taciturne, écrasée
par une soeur aînée histrionique et des parents aussi absents
qu'ennuyeux. Depuis sa banlieue triste du New Jersey, elle rêve
d'art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Mais Finn
est très affaibli et meurt bientôt de cette maladie qu'on n'évoque
qu'à demi-mot, le sida. Inconsolable, la jeune fille se lie d'amitié
avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme l'ami de Finn.
Confrontée à l'incompréhension de son entourage, et à la réalité
d'une maladie encore honteuse, June va brusquement basculer dans le
monde des adultes et son hypocrisie.
Titre : Dites aux loups que je suis chez moi
Auteur : Carol Rifka Brunt
Édition : 10/18
Certains romans s’oublient.
Celui-là, non. Je n’ai pas oublié June. Je ne l’oublierai sans
doute pas. June est une adolescente dont les parents sont absents les
trois quarts du temps. Sa sœur a été un vrai soutien pour elle
jusqu’à ce que l’adolescence semble l’éloigner d’elle. June
n’a pas beaucoup d’amis. June aime se promener dans une forêt,
s’imaginer à une autre époque et elle adore son oncle Finn.
Hélas, ce dernier va mourir à cause du Sida, une maladie encore mal
connue dans les années 1980 et qui a tendance à jeter la honte
autour d’elle.
Mais June s’en moque. Finn est
parti. Il est mort. Il n’a laissé qu’un tableau où elle est
avec sa sœur. Enfin non, il n’a pas laissé que ça. Il y a aussi
Toby, qui se présente comme l’ami de Finn. June va alors
développer un lien avec lui. La jalousie va s’inviter dans la
danse accompagnée d’une pointe de rancœur à l’égard de son
oncle. Pourquoi n’a-t-il jamais parlé de cet homme ? Petit à
petit, June va ouvrir les yeux sur des choses qu’elle n’avait pas
vues ou que les adultes ne voulaient pas qu’elle apprenne.
Avec la mort de Finn, June
grandit. Elle va découvrir ses parents sous un autre jour tandis que
Greta tente vainement de communiquer avec elle. Je dois l’avouer,
j’ai été touchée par la relation des deux sœurs, par cette
absence de compréhension par moments alors qu’au fond elles se
connaissent bien toutes les deux. La vie les a juste éloignées,
mais chacune a su voir des choses que les parents n’ont même pas
soupçonnées. D’ailleurs, j’ai aimé l’intrigue du tableau,
les visites à la banque jusqu’à la fin où l’expert vient
donner son avis. Cela reflète bien des éléments sur cette famille
où les non-dits et mensonges étaient bien présents autour de Finn.
Puis il y a Toby avec qui June va
apprendre pas mal de choses. Leur relation est complexe, mais va leur
permettre d’avancer dans le difficile travail de deuil de Finn.
Ensemble ils vont progresser même si parfois ils vont se retrouver à
reculer de trois pas.
Et le Sida est là. Il demeure.
Il menace aussi. Il a déjà pris quelqu’un, mais pourrait bien
emporter une autre personne. Au début, cela n’importe pas vraiment
à June sauf que cela va finir par compter à ses yeux, plus qu’elle
ne l’aurait cru sans doute.
Dites aux loups que je suis chez
moi est un roman touchant, qui n’est pas tendre avec son héroïne.
Il est question du Sida, de ce qu’il peut provoquer autour de lui à
une époque où on le connaissait mal. (Et même maintenant encore,
certaines idées demeurent...) Il est aussi question du deuil, des
relations avec l’entourage, des dégâts que les mensonges peuvent
causer. C’est un roman fort où les masques tombent pour dévoiler
une réalité complexe où la souffrance se débat avec l’espoir.
Si vous voulez d’un livre qui ne s’oublie pas, qui sait traiter
de choses difficiles, alors laissez-vous tenter par Dites aux loups
que je suis chez moi !
Verdict : Indispensable
j'aurais voulu l'aimer ce bouquin, mais quelque chose n'est vraiment pas passé avec moi :'(
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