Résumé : Moscou,
dans un futur en retard sur le nôtre. Manya et Vinkenti sont deux
urgentistes de nuit qui circulent à bord de leur ambulance volante
de classe Jigouli. La Russie a subi un brusque infarctus politique,
entraînant le pays tout entier dans une lente agonie économique et
une mort clinique quasi certaine. Le duo d’ambulanciers est donc le
témoin privilégié de la dégradation des conditions de vie des
Russes. Surtout que leurs propres emplois sont menacés par une
compagnie européenne qui s’implante à Moscou sans vergogne.
Et puis un soir,
on leur attribue un stagiaire, Méhoudar, qui n’est même pas
vraiment russe, selon leurs standards. Ils vont quand même devoir
lui apprendre les ficelles du métier.
Titre : Sovok
Auteur : Cédric
Ferrand
Édition : Les
Moutons Electriques
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Aujourd'hui,
je vais vous parler du premier livre que je finis du côté de la
maison d'éditions Les Moutons Electriques. Leurs ouvrages
m'ont souvent donnée envie. Je n'avais jamais cédé à leur appel
jusqu'au jour où j'étais tombé sur l'un d'eux en librairie (et je
ne parlerais pas de mon passage au Salon du Livre où j'aurais bien
embarqué tout le stand). Je vais donc vous parler de l'un de leurs
ouvrages : Sovok par Cédric Ferrand.
J'adore
les tranches de vie. J'aime pénétrer dans le monde de quelqu'un
durant quelques instants, découvrir son existence et son quotidien
même si c'est toujours déchirant de devoir en ressortir. Sovok,
c'est exactement ça. Je suis entrée dans l'univers d'ambulanciers,
qui parcourt un Moscou dont les rues sont riches en histoire. Il est
question de politiques, de miliciens, de simples personnes qui
s'efforcent de survivre dans un univers où rien est facile. Il faut
batailler pour avoir le droit à des soins convenables, il faut
piocher dans ses fonds pour obtenir des faveurs ou encore vendre le
patient à l'hôpital le plus offrant. Ce n'est clairement pas
l'histoire d'une Russie rayonnante, mais celle qui sombre dans la
déchéance.
Et
on s'attache aux personnages que l'on suit. On veut en apprendre plus
sur Méhoudar, qui est le mec qui nous fait entrer dans le quotidien
de Manya et de Vinkenti, deux ambulanciers qui travaillent
essentiellement de nuit. Ce sont des êtres humains que l'on apprend
à connaître, qui possèdent de sacrés travers, mais aussi de
qualités. Du lundi au vendredi, nous allons les suivre durant la
période d'essai de Méhoudar, qui s'efforce de survivre, de faire sa
place et d'obtenir de quoi vivre un peu dans cet univers sans
concession. Alors quand le moment de les quitter arrive, des pistes
s'ouvrent vers leur avenir. Certaines ne laissent place à aucune
surprise, d'autres se révèlent nettement plus incertaines. Cela
frustre un peu, il faut bien l'envoyer… et l'épilogue m'a arraché
un sourire en coin à la vue du personnage mis en scène.
Au
final, Sovok a été un voyage que je ne regrette absolument pas. Il a
réussi à me plonger dans le quotidien d'un Moscou décadent avec
des personnages complexes sans que je m'ennuie une seule seconde. Mon
seul regret a été de voir les abandonner là, de ne pas savoir
vraiment ce que certains sont devenus, mais ce n'est pas grave. On ne
sait pas toujours ce que devienne ceux que l'on suit le temps d'un
documentaire. J'en recommande sa lecture, et maintenant j'ai encore
plus hâte de découvrir les autres ouvrages de cet auteur et les
autres des Moutons Électriques.
Verdict : ♥ ♥ ♥
♥