Résumé : 1910, Igor Kleinenberg, jeune professeur d’allemand
d’origine estonienne, devient précepteur à la Cour impériale de
Russie. Côtoyant au plus près le pouvoir jusqu’à sa chute, il
assiste aux aléas du pays, aux manigances de l’aristocratie
pétersbourgeoise, au cheminement inévitable vers la révolution
nationale en pleine conflagration mondiale. Témoin des traîtrises
et du mépris envers l’empereur Nicolas II et sa famille, il l’est
aussi du courage et de la détermination d’hommes et de femmes qui
dans les plus grandes épreuves ne les abandonneront pas.
De
Saint-Pétersbourg aux poussiéreuses villes d’Extrême-Orient, du
soleil de Crimée aux neiges de Sibérie, Igor Kleinenberg raconte
presque une décennie de la Russie dans ce qu’elle eut de
tumultueux, de tragique et d’éminemment fascinant.
Dans
ces mémoires fictifs foisonnants, construits à partir de
témoignages du temps, s’entremêlent le portrait intime et vrai de
la dernière famille régnante de Russie et l’histoire troublée
d’un pays au tournant de son destin.
Titre :
Partir c’est mourir un peu
Auteur :
Alexandre Page
Auto
édition
Avant
de commencer ma chronique, je tiens à préciser que je n’ai pas
acheté ce livre. J’ai emprunté l’e-book grâce à Prime
Reading.
Partir
c’est mourir un peu est un roman historique. Pour rappel, ce genre
de roman prend des faits historiques pour toile de fond et peut
mettre en scène des personnalités de l’époque. Pourquoi fais-je
ce rappel ? Disons que pendant ma lecture je me suis demandé si je
lisais un roman ou une biographie, voire carrément une liste
d’anecdotes historiques autour du tsar et de sa famille.
Si
je suis sûre d’une chose, c’est que l’auteur a fait des
recherches. Alors, c’est une bonne chose sauf quand la volonté de
montrer son savoir passe avant tout le reste. Dans le cas présent,
l’auteur n’a pas su les utiliser pour servir les intrigues. Il
n’a pas su les insérer d’une manière naturelle. Les anecdotes
pleuvent au point qu’elle noie l’action du présent. Un chapitre
peut débuter sur Igor, sur ce qu’il est en train de faire, puis
une anecdote surgit suivie d’une seconde, puis d’une troisième
jusqu’à la fin du chapitre où l’action première a été
oubliée.
Du
coup, le lecteur se perd dans une écriture trop foisonnante, qui en
plus se répète. Si j’ai bien saisi une chose, c’est que la
grande-duchesse Anastasia était sans doute la plus malicieuse de
toutes. Alors peut-être que l’auteur était conscient de noyer le
lecteur sous un trop plein d’informations, et a donc tenu à
rappeler certains faits au risque d’alourdir encore plus son écrit…
Après
ce n’est pas le seul souci. Qu’un roman ne soit pas neutre, c’est
courant, mais là le parti pris est trop visible. Je lis le résumé,
je m’attends à découvrir une histoire où j’aurais l’occasion
de croiser le tsar et sa famille durant les dernières années de
leur existence sauf que je n’avais pas prévu que ce serait si pro
Nicolas II. J’aime l’histoire, j’aime aussi les nuances de gris
qui existent dans la vraie vie.
Ici,
le tsar et la famille rayonnent dans le blanc. Alors, son épouse et
ses filles sont présentées sous leur plus beau jour, mais au bout
d’un moment, les défauts apparaissent même s’ils sont
grandement minimisés. Pour le tsar, il n’a que des qualités. Même
ses défauts sont des qualités, car c’est juste l’époque qui
est incapable de comprendre sa sagesse. Il est présenté comme un
saint, ce qui est le cas dans l’Église orthodoxe… Enfin, les
saints ont des défauts, même les prophètes, dont Jésus, ont des
défauts. D’ailleurs, la Bible ne les masque pas forcément.
Clairement
cette absence de nuances, en plus du trop-plein d’anecdotes, m’a
fait lâcher le roman. J’ai été vérifiée sur la fin si le tsar
obtenait des nuances de gris, qui me l’aurait rendu plus humain,
car la perfection n’existe pas. Il s’est avéré que non, que le
personnage principal continue d’être en adoration devant lui comme
d’autres. Si ce tsar était si parfait, pourquoi a-t-il été tué
? Parce qu’il était trop sage pour l’époque ? Ou parce qu’il
était simplement incapable de régner et sans doute un peu lâche ?
Au
passage, je remercie mes amis russes, qui ont pris le temps de
répondre à mes interrogations concernant leur pays.
Après
si vous aimez les anecdotes, ce livre est fait pour vous. Par contre
si vous aimez les romans historiques, passez votre chemin. J’adore
l’Histoire, pas la propagande pro russe à l’écriture non
maîtrisée.
Verdict : Je déconseille