mercredi 31 août 2016

Jours étranges de Chris Mallory

mercredi 31 août 2016
Résumé :
Il ne se passe jamais rien à Walnut Lake, petit bled sans histoire, au beau milieu des champs de maïs, écrasé par la chaleur moite de l'été. Michael Preston, journaliste au Clarion, habitué des concours de confitures et autres histoires palpitantes, ne peut donc que se réjouir lorsqu'une météorite s'écrase derrière la ferme des Anderson. Enfin un sujet digne de ce nom ! Mais son enthousiasme se transforme vite en inquiétude. Les habitants de Walnut Lake sont soudain sujets à d'étranges rêves qui les poussent au bord de la folie collective…

Titre : Jours étranges
Auteur : Chris Mallory
Édition : Les éditions du 38

***

Jours étranges est une longue nouvelle que j'ai apprécié pour son atmosphère assez légère et son intrigue addictive. Même si elle n'est pas surprenante, c'est agréable à lire.

On publie un article dans le journal Clarion pour : 

  • Le style simple de l'auteur qui fonctionne très bien avec le récit,
  • Cette nouvelle de SF est parfaite pour ceux qui veulent faire une pause dans le fantastique (comme moi),
  • Un Michael attachant, tout comme les habitants de la ville. On prend vraiment du plaisir à le suivre dans son "reportage" de la météorite et la résolution de l'intrigue autour du changement de comportement des habitants,
  • Une intrigue assez prenante pour nous donner envie de poursuivre notre lecture. Finalement, on se demande pourquoi les personnages perdent les pédales. On se prend au jeu des hypothèses jusqu'à la dernière page,

On ne mentionnera pas :

  • Je note quelques répétitions de certaines expressions. Rien de méchant, mais des phrases sonnaient comme du "déjà vu",
  • Les personnages semblent accepter un peu trop facilement ce que cache la météorite,
  • Une fin prévisible, mais est-ce que j'en attendais une différente ? Dans le fond, je ne sais pas. 


Verdict : un bon moment (si vous n'avez pas peur des insectes !)

mardi 30 août 2016

Silo par Hugh Howey

mardi 30 août 2016
Résumé : Dans un monde postapocalyptique, quelques milliers de survivants vivent dans un silo souterrain de 144 étages. Presque tout y est interdit ou contrôlé, y compris les naissances. Ceux qui enfreignent la loi sont expulsés en dehors du silo, où l’air est toxique. Avant de mourir, ils doivent nettoyer les capteurs qui retransmettent des images brouillées du monde extérieur sur un écran géant. Mais certains commencent à douter de ce qui se passe réellement dehors.

Titre : Silo

Auteur : Hugh Howey

Édition : Le Livre de poche


Aujourd’hui, je vous propose de plonger dans la science-fiction avec Silo, un ouvrage signé par Hugh Howey.

Sur ce livre, j’ai espéré le coup de cœur, mais il n’est jamais venu. Quand j’ai commencé ma lecture, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la série des jeux vidéos Fallout. Dans les deux cas, il est question d’un monde post-apocalyptique où des humains ont survécu grâce à des abris souterrains. Je ne sais pas si l’auteur y a joué ou non, mais Silo m’a donné l’impression d’être une fan-fiction du jeu vidéo en raison de nombreuses ressemblances.

Après ce n’est pas forcément un défaut sauf qu’ici Silo a pâti de la comparaison. Ce n’est pas aussi passionnant que Fallout. Si les premières pages m’ont happée, j’ai été déçue de voir Silo se transformer en un thriller classique. Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas transcendant non plus. Le rythme souffre des quelques longueurs présentes au sein de l’ouvrage. Par contre, j’ai apprécié les personnages. Je pense notamment à Juliette dont le petit côté bourru ne m’a pas déplu. À l’inverse, j’ai trouvé l’antagoniste principal de la jeune femme trop lisse. Il ne tenait clairement pas la comparaison.

En conclusion, Silo est un thriller honnête, qui vous fera sans doute passer de bons moments si vous n’avez jamais approché le jeu Fallout. Dans le cas contraire, je crois que vous serez déçus, car Silo n’a rien de la révélation promise par la couverture poche du roman.


Verdict : Mitigé


Ce livre rentre dans le challenge :


lundi 29 août 2016

Un Air de Liberté par Link

lundi 29 août 2016
Résumé :
Lorsqu'elle rencontre le beau Bryce, la jeune comtesse Carolyn Fabre des Aiglefins ne se doute pas à quel point sa vie va se trouver bouleversée. 
Dans un royaume meurtri, qui aura assez de courage pour détrôner le cupide Lord Bertram de la Nuée d’Étourneaux et retrouver la princesse légitime dont la trace a été perdue pendant vingt ans ?

Titre : Un Air de Liberté
Auteur : Link
Édition : The Book Edition

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Un air de liberté est un livre que j'ai beaucoup aimé grâce à son univers steampunk riche et son histoire qui présente toute l'imagination de l'auteur. Quand on l'ouvre, on ne s'attend vraiment pas à embarquer pour une aventure mêlant pouvoir, amour, voyage et bien d'autres encore. C'est le genre de petite perle sur laquelle on tombe sans le vouloir, mais qu'on ne regrette pas au point de le relire une seconde fois. 

J'ai voyagé aux côtés des personnages pour : 
  • L'univers très riche qui offre de magnifiques scènes et des paysages à couper le souffle,
  • Les belles romances qui sont crédibles,
  • Les personnages féminins qui ont du caractère et dont la place est mise en valeur dans cette intrigue,
  • L'histoire qui sort vraiment du commun et livre une parcelle de l'imagination de l'auteur. J'ai aussi beaucoup aimé son côté accessible (moi qui déteste les jeux de pouvoirs) et la manière dont elle est mise en place,
  • Le format : c'est un one shot

Je ne souhaite pas m'étendre sur l'intrigue, car c'était un plaisir pour moi de la découvrir et j'aimerais qu'il en soit tout autant pour vous. Sachez juste pour vous serez surpris par cette lecture !

Verdict : à découvrir sans plus attendre ! 

samedi 27 août 2016

La Belle et le Solitaire - Jeu de masques par Florence Cochet

samedi 27 août 2016
Résumé : Nom : Marchesi
Prénom : Isabella
Profession : cambrioleuse
Mission : dérober l’Œuf de l’hiver, de Fabergé
Propriétaire : Sir Stephen Hawkfield
Localisation : Hawkfield Manor, Windermere, Angleterre
Risques : modérés

sauf si le maître des lieux décide de l’entraîner dans un troublant jeu de masques…

« Du bout de ses doigts tremblants d’impatience, elle retira le tissu. Ses yeux s’écarquillèrent. Un juron lui échappa. Le présentoir était vide. »

Titre : La Belle et le Solitaire – Jeu de masques
Auteur : Florence Cochet
Edition : Auto-Edition


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Aujourd’hui, je vais vous parler de la Belle et le Solitaire, un mini-roman auto-édité par Florence Cochet.

La Belle et le Solitaire est une revisite du conte de fées de la Belle et la Bête. Ici, notre Belle est une voleuse expérimentée, qui va se retrouver prise au piège par l’homme qu’elle doit cambrioler. Ce dernier va lui faire passer un étrange marché que notre Belle va chercher à saisir.

Florence Cochet nous livre un charmant conte de fées. Sa plume est toujours aussi agréable à lire. Par rapport à Par le sang, je l’ai même trouvée plus gentille avec ces personnages. Bon, c’est vrai, Bella succombe peut-être un peu trop vite. Après, nous sommes dans un conte de fées alors ce n’est pas si illogique que cela. En plus, le Solitaire sait y faire avec son aura de mystère. Il attise la curiosité de la Belle… dont j’apprécie le caractère. D’ailleurs, elle la classe quand elle vole.

Et j’ai beaucoup aimé la chute. La réplique finale est parfaite. Juste parfaite. Par contre, j’ai trouvé le format un peu court. Il étouffe l’histoire, qui aurait mérité quelques développements supplémentaires. Je pense à la relation entre nos deux héros ainsi qu’à leur entourage que l’on ne voit pas assez à mon goût. Je pense qu’il y a matière à creuser pour en écrire une version plus longue et encore plus appréciable à lire.

Dans tous les cas, malgré le format mini, j’ai passé un bon moment en compagnie de la Belle et le Solitaire. Alors si vous avez envie d’un joli conte de fées, penchez-vous donc dessus !



Verdict : A découvrir !




vendredi 26 août 2016

Regis par James Osmont

vendredi 26 août 2016
Résumé : Régis aime la littérature et l'automne, les décibels et l'errance. Il n'a pas choisi le mal qui le ronge. Vivant la plupart du temps en lui-même, il perçoit une réalité déformée et angoissante, où tout fait sens. Dans sa psychose, il s'accroche à de fragiles repères : des personnages sans nom, des impressions sans fondement, des chansons sans espoir... Pourtant, peu de temps avant les attentats du 13 novembre 2015, le retour d'un mystérieux persécuteur va faire vaciller son équilibre précaire... Jusqu'au point de non-retour.

Titre : Regis
Auteur : James Osmont
Edition : Auto-Edité



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Aujourd'hui, je vous propose de parler de mon voyage au pays de la folie avec Regis, un roman auto-édité signé par James Osmont.

Le résumé de Regis m’intriguait. J’ai donc commencé par télécharger l’extrait, qui m’a poussée à acheter le livre dans son intégralité. J’étais curieuse, mais la magie n’a pas réussi à opérer. Pourquoi ? Parce que ce livre est un mélange d’éléments intéressants que d’autres viennent plomber.

Une des particularités de Regis est d’insérer des paroles de musiques. Malheureusement, cette idée est mal exploitée, car elle alourdit inutilement le texte. En plus, les paroles sont traduites. Alors si je peux comprendre ce choix, je trouve néanmoins dommage qu’on ne puisse pas les reconnaître ou les apprécier d’abord dans leur version originale. Elles ont aussi la fâcheuse tendance de s’étendre en longueur et ont réussi à me sortir plus d’une fois de ma lecture.

Du côté du style de l’auteur, on oscille entre du bon, voire du très bon et des passages plus maladroits. Je pense notamment aux descriptions, qui ne sont pas toujours bien maîtrisées. Certaines sont bien tournées. D’autres vont se perdre en détails inutiles, qui font oublier le sujet de la phrase au départ. Résultat, le roman se voit encore alourdi par ses passages peu digestes. 

Par contre, l’auteur maîtrise l’univers dans lequel il nous plonge. (Peut-être un peu trop, car certains termes se révèlent assez techniques.) Regis est un personnage dont la folie est palpable. Il est clairement réussi, ce qui n’est pas forcément le cas de ceux qui l’entourent dans ce drame. Je pense notamment aux deux femmes, qui vont graviter autour de lui.

Ces deux personnages féminins ont un point commun : une attirance malsaine à l’égard du patient Regis. Nous avons donc Sandrine, quarante-six ans, que l’existence n’a pas épargné, qui ne vit que pour son travail et qui s’est attachée à Regis. Face à elle, l’autre personnage n’a point de prénom. Elle est juste présentée comme l’Étudiante, une jeune femme blonde de vingt ans. Tout comme sa consœur plus âgée, Regis ne va pas la laisser indifférente. Il la fascine au point qu’elle parle de fantasme à un moment donné. Alors oui, tout ceci est malsain. Enfin le pire, à mes yeux, c’est qu’un triangle amoureux se forme et que ça m’a hérissé le poil.

Fallait-il vraiment que les deux seules femmes de cet ouvrage soient réduites à éprouver une attirance malsaine pour Regis ? Sandrine avait-elle besoin d’avoir une rivale ? Cette rivale n’aurait-elle pas pu exister seulement dans l’esprit de Sandrine ? Ou celui de Regis ? Franchement, je trouve que cela dessert l’intrigue et par extension le Prédateur. Il aurait pu avoir un plus grand rôle... mais non. Il n’est qu’un moyen de faire avancer les choses. Du coup, son temps de parole paraît trop important pour ce qu’il apporte à l’intrigue. En plus de nuire à Prédateur, ce triangle amoureux va aussi nuire à l’histoire. Il va pousser l’auteur à emprunter une voie sans surprises. On sent venir certains événements de très loin, ce qui est dommage.

Avec Regis, j’ai donc eu la sensation de tenir un diamant brut entre les mains sauf que l’auteur n’a pas pris le temps de le tailler correctement. Résultat, j’ai l’impression d’avoir lu le brouillon qui avait les moyens de se transformer en chef-d’œuvre si l’auteur avait pris quelques mois de plus pour travailler son ouvrage. 

Verdict : Frustrant

lundi 22 août 2016

Je râle #2 : Les romans auto-édités bâclés

lundi 22 août 2016

Aujourd'hui, j'ai envie de râler après un des travers de l'auto-édition. (que l'on peut retrouver dans l'édition d'ailleurs)

A plusieurs reprises, j'ai éprouvé un sentiment de frustrations après la lecture de certains romans auto-édités. J'ai songé que certains auteurs sortaient trop rapidement leur ouvrage, qu'ils ne prenaient pas le temps de corriger alors qu'un vrai potentiel existait.

Et ça m'énerve. Pour de multiples raisons.

Un, je déteste lire un ouvrage bâclé quand j'y sens un vrai potentiel et de bonnes idées. J'en veux à l'auteur car s'il avait pris quelques mois de plus pour peaufiner son ouvrage, je n'aurais peut-être pas été aussi frustrée par ma lecture. J'aurais même pu crier au génie sachant que je n'attends que ça lorsque je lis un roman auto-édité.

Deux, je paie pour cet ouvrage. J'ai donc des attentes. Je peux pardonner une couverture pas terrible et un résumé raté. (parce que dans l'édition, y a de beaux ratés aussi de ce côté) Après j'ai une demande minimum : une mise en page et un français corrects. Quand il m'en manque un ou les deux, j'ai la grosse impression de m'être fait arnaquer. Pour moi, c'est clairement un manque de respect vis-à-vis du lecteur. Pourquoi ? Parce que ce sont des soucis qu'il est facile d'estomper en prenant son temps sur la phase de correction du roman. Quant à la mise en page, il suffit de prendre un roman édité comme inspiration et d'un peu d'huile de coude. Merde ! L'auto-édition, ce n'est pas un site de publication en ligne. (En plus, les auteurs diffusant gratuitement leurs écrits respectent parfois plus leurs lecteurs que ceux qui l'auto-éditent.) Ici, les gens vont payer pour lire un roman. Alors le minimum, c'est de ne pas rendre une copie bâclée ! C'est un investissement qu'ils font, et ce n'est jamais agréable de voir cet argent perdu pour quelque chose qui n'en valait pas la peine.

Qui plus est, ce genre de pratiques, cela fait du tort à tous les auteurs qui vont se donner du mal pour peaufiner leur bébé. Je sais qu'ils en existent car nous avons lus de bons auto-édités sur ce blog. Hélas à cause des auteurs irrespectueux de leurs lecteurs, ils voient des gens se lasser de l'auto-édition. Ce n'est pas juste. Pourquoi devraient-ils payer les pots cassés ?

Alors, je râle. Je râle avec l'espoir qu'un jour, les auteurs auto-édités de romans bâclés se décideront à faire prendre les choses avec un peu plus de sérieux par respect pour leurs lecteurs ou leurs confrères qui ne nous prennent pas pour des idiots. J'espère aussi que les lecteurs auront le courage de tenir le coup après de telles déceptions, qu'ils accepteront encore de donner une chance car il existe vraiment de belles histoires… et sûrement des perles à découvrir.

dimanche 21 août 2016

Personnage Féminin #4 - Sherona

dimanche 21 août 2016

Chère Sherona,

Au début, je ne pouvais pas te saquer. Tu m’agaçais avec ton caractère de merde. Je dois te l’avouer, je ne pouvais pas t’encadrer. Pourtant, au fil de ma lecture, j’ai fini par t’apprécier. Ce n’est pas parce que tu changes. Ce n’est pas parce que tu as un geste de compassion à un moment donné… Ou parce que tu as accompli un geste héroïque. Non.

En fait, j’ai fini par t’aimer parce que tu me rappelais ce nain qui prenait des chiantos dans le Donjon de Naheulbeuk. Je t’aime parce que t’as un caractère de merde, que tu râles, mais au fond, tu tiens à certaines personnes. J’aime ton lien avec la Fouine. J’adore la famille que tu formes avec elle et Jasper. Ce n’est pas commun, mais ça reste une jolie famille je trouve.

Je me suis rendu compte que je t’aimais à la fin. Pas au début. Pas au milieu. Mais à la fin. À la fin, j’ai su que t’allais manquer. Je pensais que je préférais Jasper, mais non. Sherona, je ne te vois pas comme un personnage féminin. Je te vois comme un être à part entière, comme une personne. Et qu’est-ce que j’ai aimé le plaisir que tu éprouvais à l’idée d’annoncer la bonne nouvelle à June. Sérieux… J’ai adoré ce moment où te réjouissais à l’idée de l’emmerder.

J’espère que vos routes vont se croiser à nouveau. J’espère vous voir collaborer toutes les deux parce vous ne pouvez pas vous saquer. Oui, c’est sadique… Mais Sherona, si tu ne râles pas, t’es pas Sherona. Alors merci à ton auteur de m’avoir fait croiser ta route. T’es un sacré personnage, un bon personnage…

Et il était normal que t’es ta place ici, la râleuse !

vendredi 12 août 2016

Americanah par Chimamanda Ngozi Adichie

vendredi 12 août 2016
Résumé : « En descendant de l'avion à Lagos, j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire. » Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l'Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu'on change de continent, lorsque sou­dainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ?


Titre : Americanah

Auteur : Chimamanda Ngozi Adichie
Édition : Folio



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Aujourd’hui, je reviens dans les sentiers de l’édition afin de vous parler d’un livre conseillé par Cindy Van Wilder (autrice des Outrepasseurs et de Memorex). Il s’agit d’Americanah écrit par Chimamanda Ngozi Adichie.

Alors, j’ai adoré ce livre. Ce fut un coup de foudre instantané. Dès que j’ai lu les premiers mots, je n’ai eu qu’une seule envie : me laisser porter jusqu’à la fin. J’ai dû résister pour ne pas le finir trop vite, pour pouvoir le savourer et ce fut dur. Je ne voyais pas les heures passées en compagnie d’Americanah parce que cette histoire est passionnante tout en étant enrichissante. Je ne vais jamais pouvoir lui faire une chronique qui lui rend totalement justice…

Americanah ne raconte pas seulement les aventures d’Ifemelu dans un pays étranger. Il raconte le choc culturel que va vivre l’héroïne quand elle va débarquer aux États-Unis. (puis qu’elle connaîtra à nouveau quelques années plus tard en rentrant au pays) La jeune femme va se confronter à la vision du Blanc sur le Noir, mais aussi des Noirs sur les Noirs… car il existe des différences entre eux. Ifemelu va s’intéresser à la question au point d’écrire un blog dont certains articles sont lisibles au sein du roman afin de nous faire comprendre toute la complexité de la question de la couleur. Parfois, cela se joue sur des détails que l’on ne soupçonne même pas. Avec Obinze, l’occasion est aussi donnée de réfléchir sur la question, mais à Londres où le jeune homme parviendra à émigrer, non sans difficultés. Chacun vit des expériences différentes, chacun apprend de celles-ci… et nous aussi au passage. J’adore les livres qui m’apprennent des choses, qui me poussent à me mettre à la place d’autres individus et à tenter de comprendre ce qu’ils ressentent. Avec Americanah, j’étais servie.

Americanah m’a permis de faire la connaissance d’une jolie galerie de personnages. Ifemelu n’était plus une héroïne de papier à la fin du livre. J’avais l’impression de quitter une amie avec laquelle j’ai beaucoup appris. Ifemelu est devenue une personne au même titre qu’Obinze et d’autres personnages de l’ouvrage. Ils ont ce côté authentique qui vous fait oublier que vous lisez un livre. Vous n’avez pas envie de les quitter à la fin. En tout cas moi je n’avais pas envie de les quitter. Je serais bien restée quelque temps au Nigéria à leurs côtés. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé la romance qui se tisse au fil des pages, qui connaît des hauts, puis des bas, mais qui est aussi réaliste que ses personnages. Ce n’est pas une petite bluette, ce n’est pas une romance, c’est quelque chose de plus authentique. C’est de l’amour, celui qui est beau sans avoir besoin de moments héroïques ou d’épreuves surhumaines.

Americanah est un coup de foudre littéraire. Americanah est un livre passionnant, qui fait réfléchir sur la question de la couleur, du racisme et qui possède des personnages authentiques. Si vous le croisez dans une librairie, laissez-le tomber dans votre panier. Laissez Ifem et Obinze pénétrer dans vos vies et contez leur histoire.



Verdict : Indispensable


Ce livre rentre dans le challenge :


jeudi 11 août 2016

Beyond, tome 1 : Evasion par Lena Walker

jeudi 11 août 2016


Résumé : Victoria Silver, jeune fille ordinaire de dix-sept ans, vit tranquillement à Williams Hill, une petite ville d’Arizona jusqu’au jour où deux jeunes filles de son lycée disparaissent mystérieusement.
Au même moment, elle rencontre un jeune homme, Liam. Troublée par sa beauté presque surhumaine, elle tombe éperdument amoureuse de lui avant de découvrir qu’il est étroitement lié aux disparitions. Qui est-il réellement ? Pourquoi est-il venu récemment s’installer à Williams Hill ?
C’est en levant le voile sur ses propres origines et celles de Liam que Victoria se retrouvera au cœur d’une odyssée incroyable. Au delà, bien au-delà de ses rêves les plus insensés.

Titre : Beyond, tome 1 : Evasion
Auteur : Lena Walker
Edition : Auto Edité


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Aujourd’hui, je vous propose de plonger dans les méandres de l’auto-édition avec Évasion, premier tome de Beyond, une romance jeunesse (et science-fiction) écrite par Lena Walker.

Si je me suis intéressée à Beyond, c’est parce qu’il a piqué ma curiosité. Je pensais même que c’était un ouvrage édité à la base. Je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas, mais ça ne m’a pas empêché d’être toujours aussi intriguée. Il faut dire que la couverture est assez mystérieuse. Je me demandais ce qui se cachait derrière ce titre, cette histoire. J’ai donc décidé de m’y plonger afin d’en percer le secret.

Beyond nous projette dans la vie de Vicky, une adolescente, qui va tomber amoureuse d’un inconnu nommé Liam, le tout sur fond de disparitions et d’extra-terrestre. Alors, il faut savoir un truc. Je suis quelqu’un qui adore la science-fiction. En fait, c’est mon genre préféré, car il me permet de voyager dans les étoiles ou le futur sans avoir de doctorat de physique. Du coup, j’avoue que j’avais vraiment envie d’aimer cette histoire…

Sauf que la magie n’a pas du tout opéré. Plusieurs détails m’ont gêné dont le côté science-fiction en carton de l’ouvrage. Oui, je trouve qu’il est en carton, car il n’est pas crédible et bourré de clichés. Quand l’auteur décrit l’endroit où les filles enlevées sont retenues, j’ai levé les yeux au ciel. Je m’attendais à voir des petits bonshommes gris venir les découper pour faire des expériences dessus. Par chance, les extra-terrestres étaient humains. Je ne sais pas si c’est vraiment une chance en fait. Dans tous les cas, l’aspect science-fiction dans Beyond est superficiel et bourré de clichés. C’est dommage parce que l’alien est parfait pour faire preuve d’originalité, de repousser les limites de l’imagination, sauf que non, l’auteur n’en profite pas du tout.

En plus, le postulat de base est bancal. Les extra-terrestres sont des humains, qui sont censés ne ressentir aucun sentiment, aucune émotion. Or c’est faux. Liam éprouve du mépris pour les hommes alors qu’il devrait adopter une attitude neutre. Il ne devrait pas non plus avoir de meilleur ami ni être considéré comme un fils par le capitaine du vaisseau. Ses collègues ne sont pas mieux puisque Kris possède un grand cœur. Il veut sauver les jeunes filles alors qu’ils devraient faire passer l’intérêt de sa planète avant. Pour moi, il y a clairement un manque de cohérence… Soit ils ne ressentent pas de sentiment et ça doit se sentir dans la narration. Soit ils éprouvent encore des choses et c’est toléré. Au début, j’ai même cru que l’amitié était acceptée sauf qu’à la fin, l’auteur disait que cela n’existait pas les meilleurs amis sur Keyon. Du coup, le postulat de base n’est pas clair du tout et ça nuit à la crédibilité des extra-terrestres.

A partir de là, un risque de spoiler existe. A vous de voir si vous voulez continuez ou pas. Sinon vous pouvez sauter jusqu'au prochain gras.



À côté de la science-fiction, j’ai éprouvé un sentiment d’incompréhension mêlé à de l’agacement face aux actions de Vicky. Au début, je l’appréciais. Puis les choses se sont envenimées avec ses réactions illogiques. Si l’amour rend aveugle, il l’a aussi rendu stupide. Depuis quand rêver de son meilleur ami en train de vous embrasser signifie que vous êtes amoureuse d’un autre homme ? Est-ce que j’ai manqué un cours de Freud sur le sujet ? Bon après, pourquoi pas ? Le souci, c’est qu’elle accumule les choix plus absurdes les uns que les autres. Pourquoi suivre un garçon chez lui alors qu’elle le connaît à peine ? Parce qu’elle le trouve mignon ? Pourquoi pas ? Mais alors pourquoi ne pas le dénoncer quand elle comprend qu’il est complice des enlèvements ? Pourquoi ne pas le faire quand il s’incruste chez ses parents ? Pourquoi un dîner suffit-il à faire que sa colère s’envole ? Pourquoi accepte-t-elle ce qu’il est sans broncher ? Il faut quand même se dire qu’il reste complice d’un enlèvement traumatisant pour deux jeunes filles… Bref, Vicky accumule des choix absurdes, qui la rendent incohérente et agaçante.

Mais Vicky n’est pas la seule à prendre des décisions étranges. À un moment donné, Liam choisit de laisser une jeune fille enlevée rentrer chez elle alors qu’elle l’a bien vue. Ses collègues sont d’accord. Sauf que là il existe clairement un risque pour qu’elle les dénonce vu qu’elle ne subit plus d’injection du produit censé lui faire oublier. D’ailleurs, elle le fait. Elle décrit Liam à la télévision, ce qui permet à Vicky de le reconnaître. Oui ! Vicky écoutait la télévision à ce moment-là. Elle l’écoutait depuis la chambre de Liam, qui a bien sûr coupé la télévision à ce moment-là. Un peu facile, non ? Ce passage souffre de cette facilité au point de devenir ridicule. La tension aurait pu monter pourtant, mais non…



Les spoilers, c'est fini. Vous pouvez reprendre la lecture. 

D’ailleurs, le rythme est relativement lent au sein de Beyond. Il faut attendre le dernier cinquième du roman pour que les choses s’accélèrent enfin. (sauf que ça va trop vite du coup) C’est aussi l’occasion d’avoir des révélations finales, de comprendre la couverture même si le mystère est éventé très tôt. Il est facile de deviner ce que cherchent les extra-terrestres. C’est un sous leur nez. J’espérais quand même que ce ne soit pas le cas. Je voulais être surprise. Mais non, l’auteur choisit d’exploiter des clichés vus, revus, rerevus... et c’est dommage.

Maintenant Beyond, ce n’est pas mal écrit. J’aime bien la plume de l’auteur. Malheureusement, cela ne suffit pas à sauver ce premier tome des clichés et des incohérences. C’est dommage parce que ça aurait pu être une sympathique romance. 


Verdict : Peu crédible.

samedi 6 août 2016

Les Aventures de Sherona : Le Voyage au pays des Morts par Fred Marty

samedi 6 août 2016
Résumé : Un vieux qui vient, dans une taverne, proposer un job fabuleux...Je savais que c'était un piège à cons, mais on ne m'écoute jamais.

Bon d'accord, j'en avais besoin de cet or. Un besoin urgent et légèrement vital, oserais-je dire.

Et maintenant, me voilà sur les routes à jouer les nounous pour des nobliaux qui se chamaillent et des pèlerins qui partent à l'abattoir en chantant.

Ah tiens, démons droits devant ! Ne quittez pas, je reviens. J'espère…

Auteur :Fred Marty
Titre : Les Aventures de Sherona : Le Voyage au pays des Morts
Editeur : Auto-Edité


***

 

Aujourd’hui, je vais à nouveau plonger dans les méandres de l’auto-édition afin de vous parler d’un roman de fantasy. Il s’agit du premier tome des aventures de Sherona, écrit par Fred Marty et dont le titre ne manque pas de promesses : Voyage au pays des morts.

Alors ce voyage, qu’en ai-je pensé ? J’ai trouvé que sa mise en place était un peu trop longue. Il faut du temps pour savoir si Sherona va accepter de se lancer dans le périple, se laisser convaincre par la récompense ou encore faire approuver ses conditions. Du coup, le côté difficile de Sherona, son manque de diplomatie, m’a légèrement portée sur les nerfs. Je pensais la trouver horripilante, avoir une folle envie de la jeter contre un mur et un autre…

Sauf que non. Oui, Sherona m’agace. Son caractère de merde m’a fait maintes fois lever les yeux au ciel. Pourtant je la préfère à Jasper, qui est nettement plus timoré et diplomatique. Je la préfère parce que son côté râleur va sérieusement me manquer, parce qu’elle sonne vraie, qu’elle ne s’emmerde pas de savoir ce que pense autrui d’elle. Elle vit son existence comme elle l’entend et tant pis si ça fait chier, tant pis si les autres la considèrent comme la fille d’un démon, elle s’en contrefout. Elle fait sa vie. Et j’adore quand elle veut annoncer la bonne nouvelle à June concernant la récompense. J’ai A-D-O-R-E.

Puis j’aime la famille qu’elle forme avec La Fouine et Jasper. C’est une famille même si elle ne correspond pas au schéma traditionnel. D’ailleurs, je trouve que les liens unissant Jasper et Sherona sont chouettes. Ils se connaissent, ils sont proches et sont amis. Je n’ai jamais eu la sensation qu’ils avaient envie de sauter l’un sur l’autre pour faire l’amour comme des sauvages… et ça, c’était bien. Dans tous les cas, je l’avoue, Sherona… tu vas sérieusement me manquer même si je suis sûre que je vais le regretter dès que tu vas ouvrir la bouche pour râler. J’adore l’idée d’aimer une personne comme ça.

À côté de ça, j’aimais bien l’idée de la narration en je, au travers de Jasper et de Sherona. J’ai apprécié la tentative pour pénétrer dans la tête des autres personnages. Malheureusement, je trouve qu’ils ne sont pas assez marqués, que finalement June ressemble à Sherona, que les garçons ressemblent à Jasper et donc que leurs voix n’étaient pas assez travaillées. D’ailleurs, j’ai confondu Jasper et Stefano. Je n’aurais pas dû m’arrêter au milieu du chapitre 21, mais en reprenant, j’ai vraiment cru avoir à Jasper jusqu’à ce que je tilte que ce n’était pas lui. Pourtant je savais que ce n’était pas possible, que Jasper était occupé ailleurs. Après ce défaut, il se corrigera avec le temps et le fait de manier des personnages. (Non parce qu’une suite, il faut : P)

En conclusion, Voyage au pays des morts m’a charmée sur la durée. Au début, j’ai trouvé que c’était long à se mettre en place, mais une fois le voyage débuté, je me suis laissée emporter par les mésaventures du groupe de pèlerins aux nombreux secrets. Ce fut une belle aventure, imparfaite, certes, mais qui promet de jolies choses pour la suite. Quant à Sherona… ah, Sherona, je ne l’oublierai pas de sitôt… et je ne pardonnerai pas à l’auteur le moindre raté dans son évolution. 


Verdict : Une belle aventure.

jeudi 4 août 2016

Ruines tome I : Nuit par Sophia Laurent

jeudi 4 août 2016
Résumé : Alex.
Il s’appelait Alex.
C’était la seule chose dont il se souvenait.
Le reste…
Le pourquoi, le comment, les multiples interrogations qui traversaient son esprit encore engourdi…
Le reste n’était que néant.
Un seul élément.
Un prénom.
Quatre lettres qui se débattaient en lui pour rester à flot.
Alex.

Il va chercher la lumière à travers cette nuit qui lui est tombée dessus.
Sans avertir.
Seul dans ce monde dévasté.
Perdu.
Nulle lumière en vue.
Solitaire dans cette nuit qui lui réservera dangers, aventures et… amis ?

Titre : Ruines, tome 1 : Nuit
Auteur : Sophia Laurent
Edition : Loud

***


Tout commence par Alex, un jeune homme qui se réveille dans l’univers de Ruines avec un gros problème de mémoire. Il est amnésique. Il est donc littéralement paumé, ignore comment fonctionne le monde dans lequel il vit, qui sont ses alliés, qui sont ses ennemis. Le lecteur se retrouve donc à explorer cet univers avec lui, et autant le dire tout de suite, Alex ne vit pas chez les bisounours.

J’aurais pu le plaindre. J’avoue l’avoir fait au début. Puis j’ai appris à connaître Alex. Comme tout bon adolescent en crise, j’ai eu envie de le gifler à de nombreuses reprises. Après je comprends qu’il ait du mal, que ce soit difficile pour lui, mais il ne sait pas se taire quand il le faut. J’ai préféré Maxime, qui décide de le recueillir dans son groupe.

D’ailleurs, j’ai eu de la compassion pour Maxime. Ce pauvre adolescent se retrouve à gérer tout un clan composé d’adolescents dont certains sont de vraies têtes à claques. Maxime mérite une médaille. Maxime fait aussi des erreurs de jugement, mais sa jeunesse l’excuse. Il ne peut pas être un leader parfait, il a été formé sur le tas et oui, je le défends. Je n’ai pas saisi pourquoi il décidait de donner un tel rôle à Alex. À sa place, j’aurais attendu plus longtemps. Ce n’est pas la seule décision contestable qu’il a pris, mais l’erreur est humaine. Bref, vous l’aurez compris, j’ai aimé Maxime, le plus adulte de tous les personnages.

Avant d’en venir au gros bémol de l’histoire, Nuit est un premier tome, qui se lit bien avec de l’action à revendre. C’est un bon divertissement avec quelques révélations à la fin, qui ne m’ont pas forcément surprise, mais qui promettent des choses intéressantes pour la suite. Bref, je pourrais vous le recommander…

Sauf que Ruines m’a profondément contrariée sur un point. Je dois le reconnaître, ça m’a mise en colère. Pour moi, Nuit est un livre sexiste. Alors je ne dis pas que l’auteur l’a fait exprès. C'est juste mon ressenti après lecture.

Dans Ruines, les personnages féminins gravitant autour d’Alex sont au nombre deux : Kate et Beth. Donc d’un côté, nous avons Kate, qui apparaît comme la demoiselle forte, qui est capable de se défendre même si elle doit être sauvée par un garçon à un moment donné. De l’autre, nous avons une adolescente fragile, sœur de Maxime, qui n’est pas dans l’action et qui a tendance à être la demoiselle en détresse. L’une est brune, l’autre est blonde…

À quoi servent-elles dans l’intrigue ? Eh bien je trouve qu’Alex résume bien leur intérêt dans cette citation : « L’une faisait vibrer son corps, l’autre son esprit. » Eh oui, nos deux demoiselles apparaissent comme deux beaux stéréotypes dont le rôle principal est de faire vibrer le cœur du héros. Alors qui va-t-il choisir ? La belle action-girl ? Ou la douce cuisinière ?

Oui, je suis dure. J’espère sincèrement que l’auteur a corrigé le tir dans la suite, qu’elle fera plus attention à l’avenir, mais en attendant, j’étais fâchée à la fin de ma lecture. Nous sommes en 2016 et je rêve de personnages féminins qui ne sont pas définis comme des faire-valoir du héros ou être sa petite amie. Ou les deux. Ruines échoue à ce niveau-là. Résultat, j’émets des réserves à en conseiller la lecture.


Verdict : Divertissant mais sexiste

lundi 1 août 2016

Le Couloir des Âmes par Julie Jkr

lundi 1 août 2016
Résumé : Claire Porter a 18 ans et vit avec sa grand-mère, Millie, à Staten Falls, la petite ville du Montana qui l'a vue naître et qu'elle n'a jamais quittéee. Elle ne connait pas son père, et sa mère a mystérieuseument disparu depuis huit ans. Claire partage donc son existence entre Millie et Lucas, son seul ami, qu'elle garde égoïstement pour elle et qu'elle ne veut présenter à personne. Aucune ombre ne vient assombrir ce tableau, jusqu'au soir où Millie décède de manière brutale. Peu après, on remet à Claire une lettre grâce à laquelle elle apprend que sa mère entretenait une correspondance avec un homme qui ne signait ses courriers que par les initiales LM et qui réside en France. Claire décide aussitôt de partir sur les traces de cet inconnu. Lucas lui promet de la rejoindre dès que possible. Commence alors pour la jeune fille un long périple dans le monde de la magie noire, semé d'embûches et de dangers, au cours duquel elle découvrira enfin la vérité sur sa naissance, sur ses parents, sur son passé. Autant de secrets qu'elle n'aurait sans doute préféré ne jamais déterrer.

Titre : Le Couloir des Âmes
Auteur : Julie Jkr
Edition : Auto-Edition


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Aujourd’hui, je vais vous parler d’un ouvrage autoédité, que Lyn alias Imagi'Lyn alias (ah non, le reste c’est un secret), m’a gentiment permis de lui emprunter. Il sera donc question du Couloir des Âmes écrit par Julie Jkr.

Ai-je aimé ? Ai-je détesté ? Je crois que je ne suis pas sûre de pouvoir le dire. En fait, la situation est un brin plus complexe et je vais m’efforcer de vous expliquer pourquoi.

Ce livre possède de multiples problèmes, qui nuisent clairement à l’intrigue. L’un des premiers points qui m’a gêné, c’est le point de vue de la narration. J’avais l’impression qu’il changeait à chaque phrase. Un coup, j’étais chez Claire, puis je passais sans raison à celui de la grand-mère sans la moindre indication. Un saut de ligne aurait sans doute suffi à m’éviter quelques confusions. À côté de ça, il y a aussi eu ce moment où un Carl est apparu au milieu de l’histoire. Il m’a fallu quelques secondes avant de comprendre qu’après avoir usé de son patronyme et de sa fonction (médecin), l’autrice avait décidé d’utiliser son prénom. Est-ce que c’était pour éviter des répétitions ? Je ne sais pas, mais c’est assez troublant, car si Claire était si familière avec lui, pourquoi Carl n’a-t-il pas été utilisé plus tôt ? Cela peut paraître anodin, mais cela peut suffire à créer un instant de confusion chez le lecteur et le sortir du roman.

Si on s’écarte du point de vue de la narration, le Couloir des Âmes possède aussi des problèmes de rythme. Lorsque je lis du suspense, j’aime que le rythme soit haletant. Le début peut-être un peu lent, mais la suite doit assurer derrière. Là, je dirais que l’autrice s’attarde trop, puis aggrave son cas avec de longues descriptions dont l’intérêt est assez limité. Je vais prendre l’exemple du bal de fin d’année où je n’ai clairement pas compris pourquoi j’avais droit à une description aussi précise de la tenue de Claire. Si encore cela avait eu une utilité pour l’intrigue, pourquoi pas ? Mais là, non. C’est accessoire et je dirais dans un roman où l’on promet que le suspense va crescendo, c’est plutôt dangereux de prendre le risque de détailler des choses inutiles.

Le Couloir des Âmes est écrit dans un style scolaire où les maladresses sont nombreuses et malheureusement plombent une intrigue, qui n’est pas sans défauts. Alors oui, ils existent des soucis dans la forme, mais aussi dans le fond.

Au niveau de l’histoire, il existe des idées intéressantes susceptibles d’avoir du potentiel. Hélas, d’autres éléments viennent tout gâcher. L’un des problèmes principaux, ce n’est pas les clichés, mais le pourquoi de certaines actions chez les personnages. Pourquoi la grand-mère laisse-t-elle une lettre pour trouver quelque chose que l’héroïne aurait très bien pu trouver seule ? Pourquoi Claire accepte-t-elle de monter sur un monte-charge à la demande d’un inconnu qu’elle n’a croisé qu’une ou deux jusqu’à maintenant ? Pourquoi faire rechercher Claire par la police à un moment donné alors que cela n’apporte rien à l’intrigue ?

Du coup, je repense à un moment dont l’absence de cohérence m’a frappé. Que Claire s’évanouisse lorsqu’elle tombe sur sa grand-mère inconsciente qui lui est chère, je me dis pourquoi pas. Qu’elle décide qu’elle est morte sans véritable indication, je commence à être ennuyée. Qu’elle ne dise rien parce que Lucas n’a pas tenté les premiers secours… euh pourquoi pas. Mais que l’auteur la fasse râler en disant qu’elle a bien vérifié le pouls et que la personne est morte… Non. Ce n’est pas cohérent, ce n’est pas crédible. C’est au médecin de déclarer le décès. C’est à lui de dire à Claire de tenter la réanimation quand même. On ne sait jamais j’ai. Là eu l’impression que Claire avait laissé mourir Millie sans rien faire.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule fois où je me suis interrogée sur la crédibilité de l’intrigue. Je ne vais pas tous les citer, mais je vais prendre un autre exemple flagrant. À un moment donné, Claire part en France. Alors si je laisse de côté les problèmes de visa parce que d’autres histoires s’en moquent royalement, j’avoue avoir eu plus de mal à comprendre comment Claire parlait français. Ce n’est pas indiqué, mais en tout cas on a l’impression qu’elle ne part pas vraiment dans un pays étranger. Ou qu’elle est bilingue. Alors pourquoi ne pas avoir éviter ce problème de cohérence/crédibilité en plaçant toute l’intrigue en France ? Je sais que la France n’est pas glamour, mais question fantastique, elle a des coins à revendre.

Passons maintenant aux révélations finales. J’ai été déçue de découvrir la signification du titre, je l’avoue. Je m’attendais à tellement plus. J’ai été aussi frustrée parce qu’il existait une idée tordue, mais une idée intéressante. Elle aurait pu être géniale sauf qu’elle est gâchée par tous les bémols cités auparavant.

En conclusion, Le Couloir des Âmes souffre de nombreuses maladresses, d’incohérences, qui lui font clairement rater le coche. Avec plus de relectures, il n'aurait peut-être pas été un chef d’œuvre, mais il aurait sans doute été bien plus agréable à lire. Je ne peux donc pas le conseiller en l'état actuel.


Verdict : A éviter
Encore un Chapitre © 2014