Résumé : En
Talégalle, pays de la Terre des Brumes, malgré la menace de conflit
avec l’empire voisin, une partie de la population prospère grâce
au commerce des soieries. Mais la pauvreté fait également rage :
gangs de voyous dominent dans les grandes villes tandis qu’en
campagne les orphelinats sont surpeuplés. Le destin d’Axelle,
Quentin et Kimberley, trois orphelins du foyer de Saint-Jéthel sera
intimement lié aux soubresauts de l’histoire taléganne.
Titre : Strawberry
Fields
Auteur : E.R
Link
Édition : Auto
Edition
Aujourd’hui,
je vais vous parler de Strawberry Fields, un roman écrit par E.R
Link avec lequel j’ai passé un agréable moment.
Ce
livre ne raconte pas seulement une romance entre deux êtres. Il
conte aussi leur existence ainsi que celle de leur entourage.
J’aurais donc tendance à le classer dans la catégorie
« chroniques d’une vie », que j’affectionne
particulièrement. Oui, j’aime les histoires où les enjeux ne sont
pas la survie d’un univers ou un complot visant à renverser le
prince. J’apprécie de suivre des héros ordinaires au travers de
leur simple destin. J’adore l’idée aussi que l’amour puisse
unir deux êtres malgré les épreuves.
Car
oui, les personnages vont en vivre des épreuves. Axelle et Quentin
vont se perdre à plusieurs reprises pour mieux se retrouver. Ils ne
vont jamais cesser de s’aimer et de se battre pour rester ensemble.
Des leçons seront retenues comme celle de réfléchir à deux fois
avant de jouer avec certaines forces. S’ils sont les héros du
roman, ils ne sont pas seuls pour l’animer. Il y a Charlaine dont
le charisme est aussi terrifiant que son caractère. Je le reconnais
s’il était possible de découvrir comment elle a fini ainsi, je ne
dirais pas non. Après ce ne serait sans doute pas sans risque pour
l’autrice, car il faudrait être à la hauteur de l’aura du
personnage… Et parfois, certaines choses doivent rester dans
l’ombre pour laisser place à l’imagination des lecteurs.
Je
ne pourrais pas parler de cet ouvrage sans évoquer le cas d’Ophélie.
Euh non, je devrais dire Kimberley… Ophélie ou Kimberley, telle
est la question ? Ce personnage est aussi attachant
qu’effrayant. Sa folie est palpable, visible et déchire le cœur à
plusieurs reprises, car l’envie de la voir s’en sortir est là.
L’espoir surgit à chaque période d’accalmie pour mieux
disparaître quand la maladie réapparaît pour l’entraîner vers
le fond… elle et ses proches.
Et
évoquer Kimberley permet de rebondir sur un point fort du livre :
sa richesse. Ce n’est pas un premier jet comme j’en ai trop lu en
auto-édition. Strawberry Fields est un roman abouti où l’on sent
que l’autrice a pris le temps de se documenter sur plusieurs sujets
comme l’argot ou encore la signification des fleurs. Elle ne s’est
pas contentée de la surface, elle est allée en profondeur pour
offrir un univers solide servi par sa plume maîtrisée. Je n’ai
croisé aucune coquille lors de ma lecture. Je n’ai pas vu de
fausse note dans l’usage de son français. J’ai relevé de
nombreuses références. J’ai apprécié les illustrations et les
lettres. Et puis il faut parler des énigmes qu’il est possible de
résoudre. L’autrice a abattu un sacré travail, elle s’est donné
du mal pour écrire un ouvrage aussi riche que complet. Qui a dit que
l’auto-édition n’offrait que du bâclé ? Pas moi. Et je
suis ravie d’avoir ce très bel exemple pour le démontrer.
Alors
bien sûr tout n’est pas parfait. En même temps quelle œuvre
l’est ? Aucune. Donc Strawberry Fields a bien un bémol, celui
de sa fin où le rythme se brise brutalement dans la dernière
partie. J’aurais tendance à penser que l’autrice a expédié un
peu trop vite son épilogue. Pourquoi ? Parce que durant tout
l’ouvrage, elle a pris le temps nécessaire pour dénouer les fils
de l’existence de ces héros. Il n’aurait pas été incohérent
qu’elle s’offre quelques pages supplémentaires pour régler
convenablement l’ultime rebondissement dans la vie de Quentin et
Axelle.
Un
autre souci vient troubler un peu la lecture sur la liseuse. Le livre
est enrichi d’illustrations, de lettres écrites à la main et
malheureusement sur la fin les derniers sont moins lisibles. Du coup,
j’aurais tendance à conseiller la version papier, ce qui ne serait
pas du gâchis vu la qualité de l’ouvrage.
Pour
résumer, je dirais que Strawberry Fields est à classer dans le
panier haut de l’auto-édition grâce à la plume maîtrisée de
son autrice, la solidité de l’univers qu’elle y décrit et des
personnages plus vrais que nature. À découvrir donc si vous aimez
suivre des héros ordinaires dans l’accomplissement de leur
existence.
Je conseille.