Résumé :
Voici
près d'un siècle, dans d'étourdissantes visions, Aldous Huxley
imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus
surprenants : un État Mondial, parfaitement hiérarchisé, a
cantonné les derniers humains sauvages dans des réserves. La
culture in vitro des fœtus a engendré le règne des " Alphas
", génétiquement déterminés à être l'élite dirigeante.
Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se
satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le
bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis. Le
meilleur des mondes est possible. Aujourd'hui, il nous paraît même
familier...
Titre : Le Meilleur des mondes
Auteur : Aldous Huxley
Édition : Pocket
***
Aujourd’hui,
je vous parle d’un livre que certains ont croisé sur les bancs de
l’école. Ce ne fut pas mon cas, mais désormais, j’ai réparé
cet oubli. J’ai lu le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley.
Quand
je plonge dans la science-fiction, quelques auteurs sont capables de
me glacer le sang. Ils savent dépeindre un futur plus proche de
celui que l’on voudrait voir s’accomplir. Dans le Meilleur des
mondes, le conditionnement est total. Rien n’est laissé au hasard
dans la conception des embryons. Rien du tout. Il faut être heureux
à tout prix. Le malheur n’a pas existé, il n’a aucune raison
d’être vu que la société est parfaite. De l’art, il ne reste
plus qu’un cinéma aux allures grotesques dont la seule innovation
se résume à l’odorat. Un seul dieu est là pour les guider dont
le nom ne peut-être un simple hasard. Au fond, il n’existe plus
qu’une seule voie où la différence ne peut exister.
Et
il existe une Réserve où sont parqués des Indiens, des individus
qui ont un autre dieu, qui possèdent une autre culture… et qui ne
sont qu’une attraction aux yeux du monde. C’est là que le
Sauvage apparaît, c’est là que le grain de sable va s’inviter
pour découvrir une société à laquelle il ne va pas adhérer. Il
n’est pas accepté au sein de la Réserve, car il est différent.
Il ne le sera pas plus dans ce monde parfait. Il ne sera qu’une
attraction aux yeux des autres, un individu amusant que l’on ne
prend pas au sérieux et dont la chute n’a rien de bien joyeux.
Ce
livre pousse à réfléchir comme d’autres classiques de la
science-fiction. Il nous incite à nous interroger sur les menaces
qui nous entourent, celles qu’on ne voit pas. Je l’ai lu il y a
quelque temps, mais je me souviens de l’impression que j’ai
ressentie quand j’ai découvert cette société aseptisée. Je n’ai
pas aimé ce monde où les individus se ressemblent tous, ne vivent
que pour un but et se réfugient dans la drogue pour être tout le
temps heureux. Cela m’a rappelé un travers de notre société
actuelle, qui a parfois tendance à nous déconseiller d’être
malheureux alors que les larmes, ça fait un bien fou. Alors soit dit
en passant, il existe encore des préjugés entre les différents
types d’humains, nécessaires au progrès selon les scientifiques
régissant la fécondation… Donc non seulement, la société ne
laisse que peu de place à la différence, mais les quelques
différences qui existent sont mal vues ou comme une attraction…
Cette
lecture ne m’a clairement pas laissée indifférente. Cela fait
partie de ces classiques de la science-fiction que j’apprécie,
ceux qui me permettent de réfléchir sur notre existence, ceux qui
nous alertent sur les dangers que court l’être humain, ceux qui
sont si clairvoyants sur notre espèce. Je le conseille à ceux qui
ont envie de livres qui sont plus qu’un divertissement, à ceux qui
ont envie de réfléchir un peu.
Verdict : Indispensable
(Oui, j'abandonne les notes pour un mot (ou deux))
(Oui, j'abandonne les notes pour un mot (ou deux))
Ce livre rentre dans le challenge :