Aujourd’hui,
j’ai envie de râler sur le sexisme dans les romans.
J’aimerais
que les baisers imposés aient des conséquences réelles, qu’ils
ne soient pas passés sous silence ou pire validés par la romance
naissante entre les deux personnages.
J’aimerais
que le personnage masculin n’interdise pas à l’héroïne de
rompre. J’aimerais qu’elle en tienne compte au lieu d’accorder
le droit à cet individu de la faire changer d’avis.
J’aimerais
que la romance ne transforme pas le syndrome de Stockholm en nouveau
conte de fées moderne. Non, ce n’est pas sain de tomber amoureuse
de son kidnappeur même si ce dernier se repend à la fin et qu’il
a vécu des choses difficiles.
J’aimerais
que l’héroïne n’écoute pas le personnage masculin quand il
prétend savoir mieux qu’elle ce qui est bien pour son avenir.
J’aimerais qu’elle l’envoie bouler au lieu d’accepter de
sacrifier ses études pour aller travailler afin de payer les siennes
à lui.
J’aimerais
que l’on cesse de traiter de pute les héroïnes qui trompent leurs
petits copains ou qui accumulent les aventures. J’aimerais que l’on
arrête de trouver ça sexy chez son homologue masculin.
J’aimerais
que l’héroïne demande une ordonnance à la justice pour interdire
au mâle sexy qui la stalke de l’approcher à plus de dix mètres.
Non ! Ce n’est pas mignon un mec qui vous suit partout sous
prétexte qu’il vous trouve mignonne.
Et
ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Alors oui, me
direz-vous, ce ne sont que des histoires. Sauf que non. Ce n’est
pas aussi simple. Ce n’est pas parce que c’est un roman que l’on
ne doit pas dénoncer des comportements problématiques. Bien au
contraire, il faut le faire. Il faut le souligner quand un livre
valide des choses inacceptables. Il entretient la culture du viol et
ce n’est clairement pas une bonne chose. Un viol n’a rien de
sexy. Un non n’est pas un oui. La fille n’a pas à sacrifier son
bien-être pour un garçon. Le consentement, ce n’est pas pour le
chien…
Alors
ce serait bien que les romans s’y mettent, que leurs auteurs
fassent l’effort de s’y mettre afin qu’une majorité de romans
ne soient plus sexistes.
Et
merci à tous les auteurs qui font déjà cet effort.
Je suis tout à fait d'accord ! En plus je trouve parfois le "ce ne sont que des histoires" malsain aussi. Ce sont des choses qui se passent vraiment dans la vie, et quand il y a des romances qui banalisent ce comportement, ces personnes restent dans ces situations sans savoir que ce n'est pas bon :(
RépondreSupprimerBon nombres de romans me choquent aussi. Dans la romance, surtout. Il y en a deux qui franchement m'ont fait vomir. Le sexisme présent dans Loin de tout, par exemple. Ou la scène de viol (mais tout le monde parle de première fois) dans les McCabe T1). Ca me rend triste qu'on ne puisse pas voir ces comportements comme facheux, mais comme romantiques...
Moi aussi, ça me rend triste. Des fois, j'essaie de mettre le doigt sur des comportements problématiques sauf qu'en face, on me dit que j'exagère. Le pire c'est qu'à force d'en lire, je deviens moins diplomatique quand je les chroniques. J'ai juste envie de hurler et d'aller secouer l'auteur en lui disant "Non ! Ne t'amuse à pas transmettre de telles idées, ce n'est pas sain !" D'ailleurs je suis sûre que des romances avec des comportements sains des hommes peuvent aussi faire rêver. D'ailleurs, j'ai été folle de joie quand Sebastian, du Complot de la Comtesse par Courtney Milan, ne brusquait pas Violet, qu'il disait être capable de patienter ou de se servir de sa main si elle ne voulait pas. Ce mec m'a fait rêver sans être le bad boy malsain d'un certain nombre de romances. :/
SupprimerLe complot de la comtesse et la saga qui va avec est dans ma WL, d'ailleurs. Et moi aussi je préfère ces hommes-là. Et on peut très bien construire une romance passionnante avec !
SupprimerAprès je trouve étrangement moins de comportement qui me fait grincer des dents dans la romance historique que dans la romance contemporaine (bon il y a des exceptions c'est clair, j'ai lu de très bonnes romances contemporaines et des historiques bien moyennes ^^'). Parfois je suis plus indulgente avec l'époque... mais aussi les héros masculins comme féminins sont toujours un peu en avance avec leur temps. Alors que dans la romance contemporaine, j'ai l'impression qu'on recule dans le temps (avec un homme macho, qui essaie d'acheter la femme, prend un non pour un oui, etc).
En romance contemporaine, j'ai beaucoup de mal. Après il existe des exceptions et j'ai noté que cela dépendait vraiment de mon rapport au personnage féminin. Si elle est trop centrée sur la quête d'un homme, qu'elle ne parle que de ça, j'ai tendance à fuir. J'ai besoin de la sentir vivre, de la voir discuter d'autres choses avec ses amies et de ne pas forcément sacrifier son existence pour le futur amour de sa vie.
SupprimerAprès je pense que je suis aussi plus indulgente avec la romance historique. Le contexte n'est clairement pas le même. Certains comportements sont considérés normaux pour l'époque. Après ça ne m'empêche pas de grincer des dents ou d'être choquée quand la romance débute l'héroïne violée par le héros. Adolescente, j'avais adoré Quand l'Ouragan s'apaise alors que ça débutait ainsi. Maintenant, je ne regarde plus cette romance historique de la même façon. Brandon n'est plus mon héros du tout.
A l'inverse, j'ai beaucoup apprécié que dans Outlander, Jamie cesse de battre Claire quand cette dernière lui explique qu'à son époque, ça ne se fait pas. Après ça n'empêche pas que Jamie mérite de temps en temps d'être secoué et heureusement que Claire ne se laisse pas faire.
Je suis aussi d'accord avec ton impression qu'on recule dans le temps. Et ce n'est pas uniquement dans la romance. Dans des genres moins romantiques aussi le personnage féminin tend à perdre du terrain alors qu'elle en avait conquis un peu plus. J'ai vu dans l'édition, mais aussi dans l'auto édition. (pas mal dans l'auto édition. Heureusement quelques auteurs parviennent à donner du pep's à leurs personnages féminins)