jeudi 16 février 2017

La Rumeur, tome I : La fuite par Solenne Hernandez

jeudi 16 février 2017
Résumé : La crise a sévi bien plus que de raison au fil des années, au point de rendre les cœurs aussi vides que les maisons. Mais un nouveau gouvernement s'est érigé en sauveur de l'humanité : le Secteur.

Alors que le monde semble courir à sa perte, le Secteur dit avoir trouvé une solution.

Mais à quel prix ?

Dans cette vie où plus rien ne compte, les rêves sont, dit-on, devenus inestimables.

Si rares, si précieux, que le Secteur a décidé de s'en emparer.

Titre : La Rumeur, tome I : La Fuite
Auteur : Solenne Hernandez
Edition : Auto-Edition

La Fuite.

Premier tome de la Rumeur écrit par Solenne Hernandez. Si vous me suivez sur Twitter, vous avez déjà dû me voir vous conseiller cette histoire. Aujourd’hui, je me décide enfin à vous offrir mon avis en version longue sur une vraie dystopie issue de l’auto-édition.

J’ai aimé ce voyage même si tout n’y était pas parfait. Oui, la Fuite a quelques défauts, qui l’empêchent d’être un coup de cœur.

Parmi les bémols, je retiens l’absence de chapitres dans la mise en page. Il n’est pas possible de naviguer chapitre par chapitre. Alors sur un livre papier, ce n’est pas dérangeant en soi puisque l’on peut le remplir de post-it. Sur un ebook, c’est un peu plus fastidieux de retrouver certains passages. C’est un petit problème de mise en page, qui n’est pas dans le second tome.

L’autre souci réside dans le rythme de l’histoire. La Fuite n’est pas haletante. Elle aurait pu, mais comme elle met en place l’univers, il y a des moments plus calmes. Certains le sont peut-être un peu trop alors que la menace paraît bien réelle. En fait, cette baisse de rythme vient de quelques longueurs, des instants moins passionnants où les adolescents se contentent de marcher entre un retour dans le passé ou un changement de point de vue intéressant.

Maintenant que les défauts sont énoncés, évoquons les qualités.

Tout part d’une rumeur, que deux enfants veulent entendre de la bouche de leurs parents. Puis cette rumeur se dévoile au fil des chapitres pour révéler un univers difficile dans lequel il n’est pas aisé de survivre. Alors, autant le dire de suite, nous sommes face à un énième cas d’auteur sadique avec ses personnages. Elle peut avoir à faire à un enfant, à un adolescent ou un adulte, ça ne change rien. S’il faut tuer, elle tuera… et ça, c’est bien pour rendre la menace bien réelle.

J’ai aussi aimé que cette dystopie ne soit pas une de ses romances dystopiques que l’on vend aux jeunes adultes et aux adolescents… et que je ne peux plus voir en peinture. J’aime un peu trop les bonnes vieilles dystopies avec un monde effrayant parce que totalement réaliste. Ici, j’ai donc eu la joie de ne voir aucune romance plomber l’intrigue. Alors peut-être que des liens amoureux vont unir certains personnages, mais c’est totalement secondaire. Je dirais que la méfiance, les liens fraternels et l’amitié dominent. Je retiens la relation entre Oswald et Brewen notamment. Ou encore celle d’Eulalie et de Gabe.

Alors oui, les héros sont des adolescents. Pourtant, ils ne sont pas énervants. Ils ne sont pas au beau milieu d’une crise d’adolescence. Ils ne pensent pas tous savoir. Ils ne sont pas infaillibles. Ce sont des adolescents avec leurs qualités, leurs défauts, leurs forces et leurs faiblesses. Ce sont des êtres humains. En plus, l’autrice parvient à gérer des personnages traumatisés par ce qu’ils ont vécu. J’ai aimé Oswald alors que ce n’est pas forcément le personnage qui doit être le plus facile à écrire. J’ai un petit faible pour un personnage féminin, mais je ne peux pas trop dire son nom sans briser un effet de surprise dans l’histoire.

J’ai apprécié les retours dans le passé où l’on prend le temps d’en apprendre plus sur les nouveaux arrivants. Cela permet d’étoffer leurs backgrounds. J’ai aussi aimé le fait que ce ne soit pas systématique parce que sinon on aurait sombré dans le redondant. (Même si j’aurais voulu en savoir plus sur certains, mais le second tome sera sûrement là pour m’en apprendre plus) Les changements de point de vue étaient donc bienvenus permettant d’avoir une vue d’ensemble sur l’univers. Il n’était donc pas seulement question de suivre des adolescents dans leur quête de survie, mais aussi d’entrer dans la tête des adultes qu’ils soient ennemis ou alliés.

Quant à la fin, elle est cruelle, mais elle laisse espérer de l’action dans le prochain tome. Les promesses sont là, le potentiel aussi, il ne reste plus qu’à espérer que le tout se concrétise.

La Fuite est donc une bonne surprise dans cet océan de l’auto-édition. Quelques longueurs sont présentes, mais ne suffisent pas à gâcher le potentiel de cette histoire, l’envie de savoir quel avenir est réservé à nos adolescents. (Pas tête à claques, j’insiste ! Et j’y tiens !) Ce n’est pas un coup de cœur. Par contre c’est un bon début, qui me fait espérer que la saga dans son ensemble sera un coup de cœur !




Verdict : Prometteur

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