mardi 18 août 2020

[Rediffusion] La Fleur de l'ombre par Isabelle Morot-Sir

mardi 18 août 2020
Résumé : Dans une Europe contemporaine et cependant uchronique, Tamara, brillante adolescente dont la destinée est dictée par l'indifférence glacée des lois eugéniques de son pays, se voit propulsée au rang de Mère de la Patrie. Comment accepter un tel sort ? Comment seulement s'y soustraire ? L'avenir est-il dans une fuite aveugle vers un ailleurs inconnu et peut-être pire encore ? Ou dans le renoncement ? À qui pourra-t-elle se fier ? Sa rebelle naïveté ne risque-t-elle pas de l'amener à prendre les mauvaises décisions ? À accorder trop hâtivement sa confiance ? Mais aura-t-elle seulement une alternative... ?

Titre : La Fleur de l’ombre

Autrice : Isabelle Morot-Sir

Editeur : Auto édition

Cette chronique a été précédemment publiée sur les Indéchaînés. 


J’ai apprécié.


Le résumé ou plutôt les promesses faites par ce dernier.

Le français correct dans lequel est écrit le roman.


J’ai regretté


La crise d’adolescence de Tamara. Elle aurait pu être une héroïne forte, un modèle, mais elle apparaît trop souvent comme une gamine capricieuse. C’est dur d’avoir envie de compatir à son sort et c’est énervant de ne pas y parvenir. Néanmoins, aussi horripilante soit-elle, elle ne méritait pas de tomber sur Liam. Vraiment pas. D’ailleurs j’ai plus l’impression qu’elle est sous l’emprise de Liam qu’amoureuse… Non parce qu’elle lui pardonne des choses… qu’elle reproche à d’autres de manière assez violente.

Les aberrations. Quel est le message d’une œuvre qui te présente un violeur multirécidiviste comme un mec sympa ? On pourrait croire que le but est de montrer que le violeur, ça peut être monsieur tout le monde. Sauf que non. Il est présenté comme le mec sympa qui ne violera pas Tamara car elle est enceinte… et qui la fera rire. Il devient un ami. Je suis la seule à voir le souci ? Ou vous aussi vous trouvez ça malsain ? Et je ne parlerai pas non plus du sociopathe… qui n’en est pas un en fait. En tout cas la façon dont il est écrit donne l’impression que l’auteur n’a pas saisi le sens du terme. Et je peux continuer longtemps car ce livre possède plein de petits détails qui décrédibilisent totalement l’univers. Or c’est dommage parce que la base était vraiment sympa.

L’absence de suspense. Dans cette histoire, il se passe beaucoup de choses sauf que la tension ne se ressent pas. A force de voir Tamara s’en sortir, on ne la croit jamais en danger et ça finit par rendre l’intrigue ennuyeuse. J’aurais aimé frémir un minimum… surtout que c’est censé être une dystopie.

Et je termine par le gros morceau : Liam. Il n’a rien de l’amant idéal. Il commence par culpabiliser Tamara après son geste désespéré. La jeune fille est contrainte de faire des enfants. Elle ne veut pas. Elle veut donc se tuer. Et lui, plutôt que de compatir, il la gronde comme une gamine. D’où tu grondes quelqu’un en détresse émotionnelle ? D’où tu te permets de lui dire qu’elle n’a pas à se plaindre de son sort parce que d’autres vivent pire qu’elle. D’où tu viens lui dire qu’il vaut mieux être violée dans un cadre agréable que vendre son corps dans un infâme bouge… Et le plus beau, c’est qu’il conclut qu’en lui disant qu’il n’est pas le pire des donneurs. Sérieux ? Elle ne le connaît pas, il la culpabilise après une tentative de suicide et il n’est pas le pire des donneurs ? Là j’ai quand même un doute.

Et magique, la suite confirme mon doute. Liam va éprouver cinq secondes d’hésitation quand il va comprendre que Tamara a été droguée. Ensuite il va coucher avec elle. Il prétend avoir une morale, mais il profite quand même d’elle pendant un moment de faiblesse. Alors oui, il doit coucher avec elle, c’est son devoir… Mais il pourrait quand même éprouver un petit peu de culpabilité d’avoir ainsi couché avec elle. Cela pourrait le torturer un minimum, non ? Ben pas du tout.

Et la romance débute comme ça. Elle débute par une première fois où il abuse d’elle. Et le cadre a bon dos car au final il se réveille quand même en imaginant le bonheur que ce serait de le faire tous les matins à ses côtés.

Je ne parlerai pas non plus du pseudo caca nerveux qu’il fait à Tamara quand il la découvre enceinte. Aurait-il oublié le principe même de sa fonction et de la sienne ? Est-ce qu’il ne s’est pas dit qu’il était possible qu’il ne la voit plus parce que la tâche effectuée ? D’ailleurs pourquoi n’était-il pas au courant alors que c’est censé être un honneur d’être donneur ? Bref. Admettons. Le problème c’est qu’il ment aussi à la jeune fille, et que son mensonge il sert quand même de retournement à l’intrigue. Ce n’est pas un petit mensonge… et il s’en excusera pas. Je pourrais aussi parler de la manière dont il s’en débarrasse pour la refiler à ses parents…


Verdict : Je déconseille.

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