jeudi 27 août 2020

Partir c'est mourir un peu par Alexandre Page

jeudi 27 août 2020
Résumé : 1910, Igor Kleinenberg, jeune professeur d’allemand d’origine estonienne, devient précepteur à la Cour impériale de Russie. Côtoyant au plus près le pouvoir jusqu’à sa chute, il assiste aux aléas du pays, aux manigances de l’aristocratie pétersbourgeoise, au cheminement inévitable vers la révolution nationale en pleine conflagration mondiale. Témoin des traîtrises et du mépris envers l’empereur Nicolas II et sa famille, il l’est aussi du courage et de la détermination d’hommes et de femmes qui dans les plus grandes épreuves ne les abandonneront pas.



De Saint-Pétersbourg aux poussiéreuses villes d’Extrême-Orient, du soleil de Crimée aux neiges de Sibérie, Igor Kleinenberg raconte presque une décennie de la Russie dans ce qu’elle eut de tumultueux, de tragique et d’éminemment fascinant.



Dans ces mémoires fictifs foisonnants, construits à partir de témoignages du temps, s’entremêlent le portrait intime et vrai de la dernière famille régnante de Russie et l’histoire troublée d’un pays au tournant de son destin.

Titre : Partir c’est mourir un peu

Auteur : Alexandre Page

Auto édition

Avant de commencer ma chronique, je tiens à préciser que je n’ai pas acheté ce livre. J’ai emprunté l’e-book grâce à Prime Reading.

Partir c’est mourir un peu est un roman historique. Pour rappel, ce genre de roman prend des faits historiques pour toile de fond et peut mettre en scène des personnalités de l’époque. Pourquoi fais-je ce rappel ? Disons que pendant ma lecture je me suis demandé si je lisais un roman ou une biographie, voire carrément une liste d’anecdotes historiques autour du tsar et de sa famille.

Si je suis sûre d’une chose, c’est que l’auteur a fait des recherches. Alors, c’est une bonne chose sauf quand la volonté de montrer son savoir passe avant tout le reste. Dans le cas présent, l’auteur n’a pas su les utiliser pour servir les intrigues. Il n’a pas su les insérer d’une manière naturelle. Les anecdotes pleuvent au point qu’elle noie l’action du présent. Un chapitre peut débuter sur Igor, sur ce qu’il est en train de faire, puis une anecdote surgit suivie d’une seconde, puis d’une troisième jusqu’à la fin du chapitre où l’action première a été oubliée.
Du coup, le lecteur se perd dans une écriture trop foisonnante, qui en plus se répète. Si j’ai bien saisi une chose, c’est que la grande-duchesse Anastasia était sans doute la plus malicieuse de toutes. Alors peut-être que l’auteur était conscient de noyer le lecteur sous un trop plein d’informations, et a donc tenu à rappeler certains faits au risque d’alourdir encore plus son écrit…

Après ce n’est pas le seul souci. Qu’un roman ne soit pas neutre, c’est courant, mais là le parti pris est trop visible. Je lis le résumé, je m’attends à découvrir une histoire où j’aurais l’occasion de croiser le tsar et sa famille durant les dernières années de leur existence sauf que je n’avais pas prévu que ce serait si pro Nicolas II. J’aime l’histoire, j’aime aussi les nuances de gris qui existent dans la vraie vie.

Ici, le tsar et la famille rayonnent dans le blanc. Alors, son épouse et ses filles sont présentées sous leur plus beau jour, mais au bout d’un moment, les défauts apparaissent même s’ils sont grandement minimisés. Pour le tsar, il n’a que des qualités. Même ses défauts sont des qualités, car c’est juste l’époque qui est incapable de comprendre sa sagesse. Il est présenté comme un saint, ce qui est le cas dans l’Église orthodoxe… Enfin, les saints ont des défauts, même les prophètes, dont Jésus, ont des défauts. D’ailleurs, la Bible ne les masque pas forcément.

Clairement cette absence de nuances, en plus du trop-plein d’anecdotes, m’a fait lâcher le roman. J’ai été vérifiée sur la fin si le tsar obtenait des nuances de gris, qui me l’aurait rendu plus humain, car la perfection n’existe pas. Il s’est avéré que non, que le personnage principal continue d’être en adoration devant lui comme d’autres. Si ce tsar était si parfait, pourquoi a-t-il été tué ? Parce qu’il était trop sage pour l’époque ? Ou parce qu’il était simplement incapable de régner et sans doute un peu lâche ?

Au passage, je remercie mes amis russes, qui ont pris le temps de répondre à mes interrogations concernant leur pays.

Après si vous aimez les anecdotes, ce livre est fait pour vous. Par contre si vous aimez les romans historiques, passez votre chemin. J’adore l’Histoire, pas la propagande pro russe à l’écriture non maîtrisée.


Verdict : Je déconseille

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