Résumé : Dans un
futur lointain, les humains sont connectés via des implants à un
réseau commun. Ensemble, ils forment un organisme unique, le «
Vivant ». La mort n’y existe pas : dès qu’un individu est «
mis sur pause », son code génétique renaît dans un nouveau corps.
Le nombre d’humains est constant – trois milliards :
Le Vivant vacille
sur ses bases lorsque l’impensable survient un homme naît. Il est
sans code, sans patrimoine, il n’est la réincarnation de personne.
On l’appelle Zéro. Placé sous étroite surveillance, il devra
trouver des réponses sur son identité dans un monde réputé
parfait…
Anna Starobinets
déploie les codes de la littérature d’anticipation pour
interroger d’une manière glaçante les traumas de nos
civilisations virtuelles.
Titre : Le Vivant
Auteur : Anna
Starobinets
Edition : Mirobole
***
Aujourd'hui,
je reviens vous parler du cas Anna Starobinets et de son roman le
Vivant. Cette fois-ci l'auteure
nous propose une dystopie où il est question d'un monde où les
hommes sont tous connectés au « Vivant », une entité
qui leur permet de ne pas mourir et de se réincarner, le tout en
s'assurant que le nombre de population reste à trois milliards. Si
la machine marche plutôt bien, il s'avère qu'un jour, une femme
tombe enceinte d'un enfant, qui n'a pas été réincarné et que l'on
décide de nommer Zéro vu qu'il n'a jamais existé jusqu'ici…
Ce
que j'aime bien avec Anna Starobinets, c'est que je me retrouve à
regarder certaines choses d'un autre œil après l'avoir lue. Cette
fois-ci, ce sont donc les réseaux sociaux, dont je ne suis pas
forcément une grand fan à la base, qui y ont eu droit. Non parce
que l'auteur raconte un monde où les gens sont tous connectés entre
eux. Ils communiquent au travers de
strates, qui leur ont fait perdre le contact avec la première. Ils
sont aussi sur surveillance constante, notamment au niveau de la
pause avant la réincarnation. Au début, ils reçoivent des messages
aimables pour les inciter à songer que l'heure est venue. Puis au
fil des années, le message devient moins sympathique jusqu'à ce que
des individus viennent les chercher dans le cas où l'être humain ne
voudrait vraiment pas prendre sa pause obligatoire. Un autre concept
est aussi sympathique, celui qui consiste à enfermer ceux qui ont
commis des crimes dans leur vie antérieure pour les rééduquer…
du moins officiellement…
Personnellement,
j'ai trouvé que cela sonnait comme un écho, plutôt désagréable
à l'actualité de notre époque. (D'ailleurs, j'ai deux trois exemples qui me viennent en tête) Résultat, ça donne encore plus de
poids à cet ouvrage, qui est tout simplement glaçant par certains
aspects. J'ai apprécié les personnages, qui ne sont pas
unidimensionnels. Ils sont complexes, ils évoluent au fil des pages,
notamment Zéro dont l'existence est ponctuée d'embûches, et ils
sont terriblement humains. Après il faut faire l'effort de
s'accrocher car certains passages ne sont pas toujours simples à
comprendre à la première lecture, mais ça en vaut la peine car
c'est clairement un ouvrage qui fait réfléchir. Pour moi, il est
dans la lignée d'un 1984 ou d'un Fahrenheit 451, à lire au moins
une fois dans sa vie. Alors si vous croisez sa route, n'hésitez pas à faire un bout de chemin avec lui !
Verdict : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Indispensable !
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