Résumé : Dans
une société où la surveillance de tous, sous l il vigilant de la
police, est l affaire de chacun, le chimiste Leo Kall met au point un
sérum de vérité qui offre à l État Mondial l outil de contrôle
total qui lui manquait. En privant l individu de son dernier jardin
secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté
que continuent d entretenir de rares citoyens. Elle permettra
également à son inventeur de surmonter, au prix d un viol
psychique, une crise personnelle qui lui fera remettre en cause
nombre de ses certitudes. Et si la mystérieuse cité fondée sur la
confiance à laquelle aspirent les derniers résistants n était pas
qu un rêve ?
Titre : Kallocaïne
Auteur : Karin
Boye
Édition : Hélios
Aujourd’hui
je me penche sur le cas Kallocaïne écrit par Karin Boye. Je
replonge dans les méandres de la science-fiction avec une dystopie
dans la lignée de 1984.
Alors
oui, Kallocaïne n’est pas un ouvrage, qui respire le bonheur. Son
narrateur est l’inventeur d’une drogue révolutionnaire qu’il
va appeler Kallocaïne. Que fait donc cette mystérieuse drogue ?
Oh pas grand-chose, elle se contente juste d’aider les gens à
révéler leurs pensées les plus intimes, celles qu’ils
n’oseraient même pas avouer à leurs proches. Enthousiasmé par sa
découverte, soucieux d’être apprécié, le narrateur va donc
tenter de convaincre le gouvernement du bien-fondé de sa recherche.
Il va alors se heurter à son contrôleur-en-chef, qui va essayer de
lui expliquer, que tout le monde a quelque chose à cacher et qu’il
faut préserver. Ce sage conseil sera-t-il écouté ? Ou le
narrateur va-t-il poursuivre son objectif pour accentuer le pouvoir
de surveillance (déjà très important) du gouvernement sur ses
citoyens ?
Avec
Kallocaïne, j’ai été plongé dans un univers oppressant. Son
narrateur était intéressant à suivre. Ce n’est clairement pas un
héros. Il n’est pas spécialement sympathique, il devient
imbuvable avec son incessante quête de reconnaissance. Pour parvenir
à être accepté comme un bon citoyen, il n’hésite pas à fournir
au gouvernement de quoi violer psychologiquement les individus. Il
ira même jusqu’à s’en servir à des intérêts privés, ce qui
a achevé toute compassion ou pitié que je pouvais éprouver à son
égard.
Karin
Boye dresse donc le portrait peu glorieux d’un être humain, qui va
fournir à son gouvernement oppressif de quoi l’aider à lutter
contre ses ennemis. Sauf que ce n’est pas aussi simple. Avec le
narrateur, nous découvrons les limites de sa drogue, le danger
qu’elle va représenter, car elle révèle les pensées intimes de
tous les individus. Elle ne fait pas de distinction de classes.
Résultat, elle va réussir à fragiliser les autorités en dévoilant
qu’eux aussi peuvent éprouver des réflexions contre l’état
qu’ils sont censés servir. Comme le dit si bien Rissen, peut-on
vraiment avoir une conscience irréprochable passé un certain âge ?
En
conclusion, Kallocaïne est une dystopie glaçante, qui n’a pas
pris une ride et qui demeure d’actualité dans une société où la
question de la surveillance se pose. J’en recommande donc sa
lecture à toute personne susceptible de vouloir réfléchir sur le
sujet.
Verdict : Indispensable
Ce livre rentre dans le challenge :
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