Résumé : Claire
Porter a 18 ans et vit avec sa grand-mère, Millie, à Staten Falls,
la petite ville du Montana qui l'a vue naître et qu'elle n'a jamais
quittéee. Elle ne connait pas son père, et sa mère a
mystérieuseument disparu depuis huit ans. Claire partage donc son
existence entre Millie et Lucas, son seul ami, qu'elle garde
égoïstement pour elle et qu'elle ne veut présenter à personne.
Aucune ombre ne vient assombrir ce tableau, jusqu'au soir où Millie
décède de manière brutale. Peu après, on remet à Claire une
lettre grâce à laquelle elle apprend que sa mère entretenait une
correspondance avec un homme qui ne signait ses courriers que par les
initiales LM et qui réside en France. Claire décide aussitôt de
partir sur les traces de cet inconnu. Lucas lui promet de la
rejoindre dès que possible. Commence alors pour la jeune fille un
long périple dans le monde de la magie noire, semé d'embûches et
de dangers, au cours duquel elle découvrira enfin la vérité sur sa
naissance, sur ses parents, sur son passé. Autant de secrets qu'elle
n'aurait sans doute préféré ne jamais déterrer.
Titre : Le Couloir
des Âmes
Auteur : Julie Jkr
Edition :
Auto-Edition
***
Aujourd’hui,
je vais vous parler d’un ouvrage autoédité, que Lyn alias
Imagi'Lyn alias (ah non, le reste c’est un secret), m’a gentiment
permis de lui emprunter. Il sera donc question du Couloir des Âmes
écrit par Julie Jkr.
Ai-je
aimé ? Ai-je détesté ? Je crois que je ne suis pas sûre
de pouvoir le dire. En fait, la situation est un brin plus complexe
et je vais m’efforcer de vous expliquer pourquoi.
Ce
livre possède de multiples problèmes, qui nuisent clairement à
l’intrigue. L’un des premiers points qui m’a gêné, c’est le
point de vue de la narration. J’avais l’impression qu’il
changeait à chaque phrase. Un coup, j’étais chez Claire, puis je
passais sans raison à celui de la grand-mère sans la moindre
indication. Un saut de ligne aurait sans doute suffi à m’éviter
quelques confusions. À côté de ça, il y a aussi eu ce moment où
un Carl est apparu au milieu de l’histoire. Il m’a fallu quelques
secondes avant de comprendre qu’après avoir usé de son patronyme
et de sa fonction (médecin), l’autrice avait décidé d’utiliser
son prénom. Est-ce que c’était pour éviter des répétitions ?
Je ne sais pas, mais c’est assez troublant, car si Claire était si
familière avec lui, pourquoi Carl n’a-t-il pas été utilisé plus
tôt ? Cela peut paraître anodin, mais cela peut suffire à
créer un instant de confusion chez le lecteur et le sortir du roman.
Si
on s’écarte du point de vue de la narration, le Couloir des Âmes
possède aussi des problèmes de rythme. Lorsque je lis du suspense,
j’aime que le rythme soit haletant. Le début peut-être un peu
lent, mais la suite doit assurer derrière. Là, je dirais que
l’autrice s’attarde trop, puis aggrave son cas avec de longues
descriptions dont l’intérêt est assez limité. Je vais prendre
l’exemple du bal de fin d’année où je n’ai clairement pas
compris pourquoi j’avais droit à une description aussi précise de
la tenue de Claire. Si encore cela avait eu une utilité pour
l’intrigue, pourquoi pas ? Mais là, non. C’est accessoire
et je dirais dans un roman où l’on promet que le suspense va
crescendo, c’est plutôt dangereux de prendre le risque de
détailler des choses inutiles.
Le Couloir
des Âmes est écrit dans un style scolaire où les
maladresses sont nombreuses et malheureusement plombent une intrigue,
qui n’est pas sans défauts. Alors oui, ils existent des soucis
dans la forme, mais aussi dans le fond.
Au
niveau de l’histoire, il existe des idées intéressantes
susceptibles d’avoir du potentiel. Hélas, d’autres éléments
viennent tout gâcher. L’un des problèmes principaux, ce n’est
pas les clichés, mais le pourquoi de certaines actions chez les
personnages. Pourquoi la grand-mère laisse-t-elle une lettre pour
trouver quelque chose que l’héroïne aurait très bien pu trouver
seule ? Pourquoi Claire accepte-t-elle de monter sur un
monte-charge à la demande d’un inconnu qu’elle n’a croisé
qu’une ou deux jusqu’à maintenant ? Pourquoi faire
rechercher Claire par la police à un moment donné alors que cela
n’apporte rien à l’intrigue ?
Du
coup, je repense à un moment dont l’absence de cohérence m’a
frappé. Que Claire s’évanouisse lorsqu’elle tombe sur sa grand-mère inconsciente qui lui est chère, je me dis pourquoi pas.
Qu’elle décide qu’elle est morte sans véritable indication, je
commence à être ennuyée. Qu’elle ne dise rien parce que Lucas
n’a pas tenté les premiers secours… euh pourquoi pas. Mais que
l’auteur la fasse râler en disant qu’elle a bien vérifié le
pouls et que la personne est morte… Non. Ce n’est pas cohérent,
ce n’est pas crédible. C’est au médecin de déclarer le décès.
C’est à lui de dire à Claire de tenter la réanimation quand
même. On ne sait jamais j’ai. Là eu l’impression que Claire
avait laissé mourir Millie sans rien faire.
Ce
n’est d’ailleurs pas la seule fois où je me suis interrogée sur
la crédibilité de l’intrigue. Je ne vais pas tous les citer, mais
je vais prendre un autre exemple flagrant. À un moment donné,
Claire part en France. Alors si je laisse de côté les problèmes de
visa parce que d’autres histoires s’en moquent royalement,
j’avoue avoir eu plus de mal à comprendre comment Claire parlait
français. Ce n’est pas indiqué, mais en tout cas on a
l’impression qu’elle ne part pas vraiment dans un pays étranger.
Ou qu’elle est bilingue. Alors pourquoi ne pas avoir éviter ce
problème de cohérence/crédibilité en plaçant toute l’intrigue
en France ? Je sais que la France n’est pas glamour, mais
question fantastique, elle a des coins à revendre.
Passons
maintenant aux révélations finales. J’ai été déçue de
découvrir la signification du titre, je l’avoue. Je m’attendais
à tellement plus. J’ai été aussi frustrée parce qu’il
existait une idée tordue, mais une idée intéressante. Elle aurait
pu être géniale sauf qu’elle est gâchée par tous les bémols
cités auparavant.
En
conclusion, Le Couloir
des Âmes souffre de nombreuses maladresses,
d’incohérences, qui lui font clairement rater le coche. Avec plus de relectures, il n'aurait peut-être pas été un chef d’œuvre, mais il aurait sans doute été bien plus agréable à lire. Je ne peux donc pas le conseiller en l'état actuel.
Verdict : A éviter
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