Résumé :
Régis aime la littérature et l'automne, les décibels et l'errance.
Il n'a pas choisi le mal qui le ronge. Vivant la plupart du temps en
lui-même, il perçoit une réalité déformée et angoissante, où
tout fait sens. Dans sa psychose, il s'accroche à de fragiles
repères : des personnages sans nom, des impressions sans fondement,
des chansons sans espoir... Pourtant, peu de temps avant les
attentats du 13 novembre 2015, le retour d'un mystérieux persécuteur
va faire vaciller son équilibre précaire... Jusqu'au point de
non-retour.
Titre :
Regis
Auteur :
James Osmont
Edition :
Auto-Edité
***
Aujourd'hui,
je vous propose de parler de mon voyage au pays de la folie avec
Regis, un roman auto-édité signé par James Osmont.
Le
résumé de Regis m’intriguait. J’ai donc commencé par
télécharger l’extrait, qui m’a poussée à acheter le livre
dans son intégralité. J’étais curieuse, mais la magie n’a pas
réussi à opérer. Pourquoi ? Parce que ce livre est un mélange
d’éléments intéressants que d’autres viennent plomber.
Une
des particularités de Regis est d’insérer des paroles de
musiques. Malheureusement, cette idée est mal exploitée, car elle
alourdit inutilement le texte. En plus, les paroles sont traduites.
Alors si je peux comprendre ce choix, je trouve néanmoins dommage
qu’on ne puisse pas les reconnaître ou les apprécier d’abord
dans leur version originale. Elles ont aussi la fâcheuse tendance de
s’étendre en longueur et ont réussi à me sortir plus d’une
fois de ma lecture.
Du
côté du style de l’auteur, on oscille entre du bon, voire du très
bon et des passages plus maladroits. Je pense notamment aux
descriptions, qui ne sont pas toujours bien maîtrisées. Certaines
sont bien tournées. D’autres vont se perdre en détails inutiles,
qui font oublier le sujet de la phrase au départ. Résultat, le
roman se voit encore alourdi par ses passages peu digestes.
Par
contre, l’auteur maîtrise l’univers dans lequel il nous plonge.
(Peut-être un peu trop, car certains termes se révèlent assez
techniques.) Regis est un personnage dont la folie est palpable. Il
est clairement réussi, ce qui n’est pas forcément le cas de ceux
qui l’entourent dans ce drame. Je pense notamment aux deux femmes,
qui vont graviter autour de lui.
Ces
deux personnages féminins ont un point commun : une attirance
malsaine à l’égard du patient Regis. Nous avons donc Sandrine,
quarante-six ans, que l’existence n’a pas épargné, qui ne vit
que pour son travail et qui s’est attachée à Regis. Face à elle,
l’autre personnage n’a point de prénom. Elle est juste présentée
comme l’Étudiante, une jeune femme blonde de vingt ans. Tout comme
sa consœur plus âgée, Regis ne va pas la laisser indifférente. Il
la fascine au point qu’elle parle de fantasme à un moment donné.
Alors oui, tout ceci est malsain. Enfin le pire, à mes yeux, c’est
qu’un triangle amoureux se forme et que ça m’a hérissé le
poil.
Fallait-il
vraiment que les deux seules femmes de cet ouvrage soient réduites à
éprouver une attirance malsaine pour Regis ? Sandrine
avait-elle besoin d’avoir une rivale ? Cette rivale
n’aurait-elle pas pu exister seulement dans l’esprit de
Sandrine ? Ou celui de Regis ? Franchement, je trouve que
cela dessert l’intrigue et par extension le Prédateur. Il aurait
pu avoir un plus grand rôle... mais non. Il n’est qu’un moyen de
faire avancer les choses. Du coup, son temps de parole paraît trop
important pour ce qu’il apporte à l’intrigue. En plus de nuire à
Prédateur, ce triangle amoureux va aussi nuire à l’histoire. Il
va pousser l’auteur à emprunter une voie sans surprises. On sent
venir certains événements de très loin, ce qui est dommage.
Avec
Regis, j’ai donc eu la sensation de tenir un diamant brut entre les
mains sauf que l’auteur n’a pas pris le temps de le tailler
correctement. Résultat, j’ai l’impression d’avoir lu le
brouillon qui avait les moyens de se transformer en chef-d’œuvre
si l’auteur avait pris quelques mois de plus pour travailler son
ouvrage.
Verdict : Frustrant
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